Accidents : l’Etat a échoué
Par R. Mahmoudi – La multiplication des accidents de la circulation se banalise dangereusement. Survenus le même jour, un carambolage à Boumerdès et une collision à Alger témoignent de l’échec total de la prévention routière dans notre pays. Parce que plus proches du cœur de la capitale, ces deux événements sont censés interpeller davantage les décideurs et leur rappeler leur incurie qui continue à produire des drames sur les routes.
Dans les études et enquêtes relevant les raisons techniques et autres raisons humaines qui sont à l’origine des accidents de la route, on omet d’inclure l’incurie politique. Car, en plus de n’avoir jamais assumé les résultats effarants, les pouvoirs publics, ou tout simplement le gouvernement, ne daignent même pas lancer un vrai débat sur la question. Un débat dans lequel chacun assumera sa part de responsabilité et, plus important encore, pourra proposer des solutions concrètes et efficaces. Il y va de la survie d’une nation.
Il est clair aujourd’hui que tout l’arsenal de répression mis en place ces dernières années pour tenter de réduire l’hécatombe routière n’a pas eu l’effet escompté. Ni le durcissement des sanctions pour excès de vitesse et autres infractions liées à la conduite ni l’introduction des nouvelles technologies dans la surveillance des routes n’ont réussi à faire baisser un tant soit peu l’ampleur de la tragédie. Il faudrait certainement essayer une autre méthode, imaginer une autre façon de communiquer et de sensibiliser les citoyens.
Une bonne prévention exige de nos jours que les usagers de la route soient informés en temps réel de l’état des routes, du moindre affaissement de terrain, de la météo du jour dans toutes les régions, d’éventuelles manifestations – récurrentes dans notre pays – ou de travaux qui bloquent les axes routiers. Ce qu’on appelle, en résumé, une bonne gouvernance. Or, pour avoir une bonne gouvernance, c’est simple, il faut un bon gouvernement.
R. M.
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