La Suisse a extradé vers la France l’ancien membre du GIA Merouane Benahmed
La Suisse a extradé Merouane Benahmed, un ancien membre du Groupe islamique armé (GIA), vers la France qui le recherchait depuis septembre 2016 pour non-respect de son assignation à résidence, rapporte l’agence de presse française AFP, citant une source proche de la justice helvétique. Merouane Benahmed, arrêté en Suisse il y a six mois après y avoir demandé l’asile, «a été remis aux autorités françaises au poste frontière de Thonex-Vallard», a déclaré dans un courriel Folco Galli, porte-parole du ministère de la Justice. L’homme de 43 ans était assigné à résidence à Evron dans l’ouest de la France mais ne s’était pas présenté le 8 septembre à la gendarmerie pour l’un de ses quatre pointages quotidiens. Le 21 septembre, il était réapparu au centre d’enregistrement et de procédure de Vallorbe, en Suisse, «pour y déposer une demande d’asile», selon le récit de la police cantonale vaudoise. Il avait été arrêté le lendemain. En décembre, le ministère suisse de la Justice avait donné son feu vert à la demande d’extradition de la France.
Benahmed avait fait alors appel, mais le Tribunal pénal fédéral avait rejeté son recours le mois dernier. Merouane Benahmed, marié et père de quatre enfants, a fui l’Algérie en 1999 et a été condamné à dix ans de prison en France dans le cadre de l’affaire des filières tchétchènes, soupçonnées de projeter des attentats à Paris. Libéré en 2011, il vivait depuis sous le régime de l’assignation à résidence, la Cour européenne des droits de l’Homme ayant refusé son extradition vers l’Algérie où il a été condamné à mort par contumace.
En juillet 2015, il avait été condamné à quatre mois de prison à Quimper, dans l’ouest de la France, pour ne s’être pas présenté à la gendarmerie alors qu’il était déjà contraint de le faire quatre fois par jour dans le cadre de cette même assignation à résidence. Il était assigné à résidence à Evron depuis décembre 2015.
Le gouvernement suisse a durci les mesures de surveillance des éléments soupçonnés de liens avec la mouvance djihadiste suite à la vague d’attentats qui a secoué l’Europe ces deux dernières années, en multipliant notamment les alertes et en intensifiant sa coordination avec les autres capitales occidentales pour lutter contre les réseaux terroristes mais continuait, étrangement, à fermer les yeux sur la présence, pourtant très visible, de ces islamistes algériens sur son sol, en leur assurant toutes les conditions de séjour.
Une enquête publiée en mai dernier a révélé que les réseaux djihadistes internationaux passaient aussi par la Suisse. Se basant sur des faits fournis par un expert helvétique dans la lutte contre le terrorisme, cette étude confirmait la participation aux actions terroristes menées en Europe de nombreux djihadistes venus de Suisse. Elle soulignait à la fois le manque de volonté politique de lutte contre ce fléau et l’absence d’un dispositif juridique pour réprimer le terrorisme.
R. Mahmoudi
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