Gdeim Izik : les avocats bloqués dans un aéroport marocain
Le procès en appel des 24 Sahraouis poursuivis dans le cadre des événements de Gdeim Izik reprend aujourd’hui au Maroc, et de la plus mauvaise des manières. Les avocats français de la défense et désignés depuis le début du procès sont bloqués dans un aéroport marocain. Ce fait prouve que les détenus sahraouis n’auront pas droit à un procès équitable et que le pouvoir marocain fera tout pour les maintenir en prison.
Ghallia Enjilmi, présidente de l’Association des familles des prisonniers sahraouis, a d’ailleurs qualifié ce procès de «politique». L’organisation des droits de l’Homme Amnesty International (AI) a plaidé, quant à elle, pour un «procès équitable conforme aux normes internationales» pour les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, détenus arbitrairement par les autorités d’occupation marocaines. Le procès des 24 Sahraouis devant un tribunal civil est «l’occasion de remédier aux nombreuses violations des droits humains ayant marqué leur procès entaché d’irrégularités qui s’était tenu en 2013 devant un tribunal militaire», a souligné AI dans un communiqué rendu public cette semaine.
L’ONG appelle, en outre, les autorités marocaines à garantir le droit des accusés à un procès équitable durant cette procédure. «Ceci comprend le respect de la présomption d’innocence, l’ouverture d’enquêtes sérieuses sur les affirmations de torture et de mauvais traitements infligés en détention ainsi que l’exclusion de tout élément de preuve obtenu sous la contrainte», a précisé l’organisation. Amnesty International revient sur les circonstances d’emprisonnement des accusés, dont des défenseurs des droits humains et des militants politiques qui étaient parmi les «nombreux Sahraouis arrêtés par les forces marocaines» quand ces dernières ont tenté de démanteler «par la force» un camp de protestation sahraoui pacifique installé à Gdeim Izik, non loin de Laâyoune, au Sahara Occidental occupé.
Khider Cherif
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