Contestation des listes : quand la direction du FLN crie au complot
La direction nationale du FLN accuse des parties qu’elle ne cite pas d’avoir été derrière les mouvements contestataires qui visent à déstabiliser l’ex-parti unique. Dans une tentative de contrer les «frondeurs» qui appellent les militants à se soulever contre les responsables actuels du parti, la direction nationale adopte ainsi une position de victime.
Après les déclarations du secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, pointant du doigt des «forces occultes» qui ciblent l’Algérie à travers des manœuvres déstabilisatrices du FLN, c’est au tour de son conseiller particulier, Moussa Benhamadi, en charge de la communication et des nouvelles technologies de l’information, de s’interroger sur le but recherché par ceux qui tentent par tous les moyens de créer des tensions et des dissensions au sein de cette formation à moins de deux mois des élections législatives.
Dans une tribune publiée sur le site officiel du parti, cet ancien ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication et conseiller du chef de l’Etat, compare ce que subit actuellement le FLN aux manipulations qu’a connues l’ex-République de Yougoslavie et qui ont conduit à sa dislocation au début des années 1990. «Si les conflits et les luttes au sein des partis politiques sont normaux et naturels dans le monde entier, la tournure donnée aux événements qu’a connus le FLN et leur amplification soulèvent des interrogations sur leurs auteurs», souligne Moussa Benhamadi, qui critique dans ce sillage le traitement médiatique des dépassements qui auraient été commis durant l’opération de confection des listes de candidatures. Un traitement qui manque, d’après lui, d’objectivité.
Pour Moussa Benhamadi, les «affaires» étalées dans les colonnes de la presse nationale ne sont que des accusations sur lesquelles les enquêtes judiciaires n’ont pas encore tranché. «Le FLN, grand de par son histoire et de ses référents tirés de la Déclaration du 1er Novembre 1954, a consacré ses valeurs dans la dernière révision de la Constitution. Il faut donc faire la différence entre ce parti qui, depuis son existence, a toujours ouvert ses portes à tous les Algériens sans exclusion aucune et ceux qui ont commis des erreurs qu’on colle aujourd’hui à ce parti qui représente le courant nationaliste et les masses populaires à travers sa présence sur l’ensemble du territoire national», soutient Moussa Benhamadi, qui semble ainsi voler au secours de Djamel Ould-Abbès, mis en difficulté par le scandale de «marchandage des places sur les listes de candidatures» dans lequel seraient impliqués son fils aîné et d’autres responsables et élus FLN.
La sortie de Moussa Benhamadi intervient au lendemain de l’appel lancé par un groupe de militants et membres du comité central à la destitution du secrétaire général du parti. La situation est ainsi de plus en plus tendue au sein de l’ex-parti unique, à deux semaines seulement du début officiel de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain.
Sonia Baker
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