Belabbas : «Pas d’élections libres tant que le ministère de l’Intérieur les organisera»
Le site du RCD a publié l’intégralité de l’interview qui a été demandée par nos confrères d’El-Watan au président du parti, Mohcine Belabbas, et réalisée le 16 mars dernier, mais qui n’a pas eu de suite, selon le RCD. Interrogé sur l’attitude optimiste du MSP par rapport au prochain scrutin, le président du RCD a estimé qu’«il ne peut y avoir d’élections libres et transparentes en Algérie tant que le ministère de l’Intérieur continue de les organiser».
Evoquant le spectre de la fraude, Belabbas dira encore : «Au RCD, nous avons dit que dans nos fiefs électoraux comme Tizi Ouzou, Béjaïa, une partie de Bouira et de Boumerdès, la fraude électorale est moins significative.» Le problème qui demeure, selon lui, dans ces régions du centre, c’est le vote des corps constitués. Pour lui, dans les autres régions du pays, il y aura des fraudes, même si dans certaines circonscriptions où le RCD a une présence «suffisante», il dit être en mesure en partie de surveiller l’opération électorale, citant les wilayas d’Alger, de Tipasa, de Sétif, de Batna… Avant de relativiser, en assurant que le RCD «ne cherche pas à tromper le citoyen», car, pour lui, «l’opération de collecte des signatures est déjà une flagrante fraude en amont du vote».
A la question de savoir s’il y a des chances de voir cette élection se dérouler sans l’intervention du DRS, le chef de file du RCD répond : «Je ne sais pas si le DRS a été dissous et je ne crois pas à cela. Il y a une structure qui a changé d’appellation. Il y a le premier responsable de cette institution qui a été limogé et envoyé à la retraite. Mais dire que cette structure n’est plus opérationnelle ou croire qu’elle n’aura pas d’influence à l’occasion de cette élection est un leurre.»
Dans le corps de l’interview, on peut lire cette phrase alambiquée, évoquant les irrégularités du processus électoral. «Il y a, dira Mohcine Belabbas, comme cela s’est fait en Kabylie, un “versement” par des opérations d’écriture des listes de militaires attribuées à des candidats “utiles” pour le régime, c’est-à-dire toxique pour la population.»
Revenant sur sa déclaration à propos de l’état de santé du chef de l’Etat, faite il y a trois semaines au magazine français Le Point, le chef du RCD explique que ces propos ont été sortis de son contexte. «La question qui m’a été posée, explique-t-il, est : est-ce que le chef de l’Etat gère le pays ? Et j’avais répondu en expliquant que je ne suis pas de ceux qui déresponsabilisent le chef de l’Etat. Le chef de l’Etat a mal géré, voire gère plus mal encore que par le passé, mais il gère.» Et d’enchaîner : «Ce n’est pas la maladie de Bouteflika qui fait souffrir l’Algérie, c’est parce que l’Algérie est malade d’illégitimité depuis 1962 que des régents lui imposent un chef d’Etat agonisant. Moi, je suis de ceux qui disent que les plus grands ratages de ce dirigeant ont eu lieu durant la période allant de 1999 à 2004. C’est à cette époque que le pays disposait de moyens financiers importants pour donner un nouveau départ à l’Algérie», assure le président du RCD.
R. Mahmoudi
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