Hindi démontre le lien entre le sabbataïsme et le wahhabisme instruments du sionisme
Youssef Hindi, présenté comme écrivain et historien de l’eschatologie messianique, qui est, comme il l’explique lui-même, «la science de la fin des temps», est l’auteur d’un livre intitulé Occident et Islam, avec en sous-titre Sources et genèse messianiques du sionisme. De l’Europe médiévale au choc des civilisations (éditions Sigest, septembre 2015). Dans le second chapitre de cet ouvrage, il retrace l’histoire du wahhabisme, du réformisme islamique et du réformisme chrétien, en mettant en évidence leurs racines communes : le messianisme antinomique sabbato-frankiste (voir interview accordée à AP, 22 novembre 2016).
Interviewé dans une vidéo diffusée par le Cercle des Volontaires & Share Views, Youssef Hindi estime qu’il y a un lien direct ou indirect entre le sabbato-frankisme et le mouvement idéologique wahhabite, et que celui-ci n’a rien à voir avec la religion musulmane. Il le démontre en exposant «le wahhabisme et le réformisme islamique dans une perspective géopolitique, historique et eschatologique». Il montre en quoi le wahhabisme a été un acteur très important dans le projet messianique global. Il admet qu’il n’y a pas de documents qui exposent le lien formel entre le sabbataïsme et le wahhabisme mais dit montrer clairement le lien entre le sabbataïsme, c’est-à-dire, précise-t-il, la maçonnerie et le mouvement réformiste islamique qui commence, dit-il, avec Malkun Khan, puis avec Djamal-Eddine El-Afghani, puis Mohamed Abduh, Rachid Ridha, Hassan Al-Banna, jusqu’à Tarik Ramadan aujourd’hui.
Ce réformisme n’a rien d’islamique au départ, explique-t-il, mais il est maçonnique et sabbatéen. Il fait remarquer que tous les fondateurs du réformisme islamique sont francs-maçons, y compris Hassan Al-Banna. Déjà en 2012, dans une interview accordée à Algeriepatriotique, Thierry Meyssan assimilait, de son côté, les Frères musulmans à la franc-maçonnerie.
L’auteur retrace le cheminement, depuis la fin du XIXe siècle, du monde musulman touché par ce courant, et rappelle les attaques qui sont menées contre l’islam, de l’intérieur, à partir d’un fondamentalisme très dur ou de manière plus subtile, et à partir aussi d’une espèce de rationalisme, à l’exemple de la destruction de l’Empire ottoman («via les Jeunes Turcs qui sont des sabbatéens», précise Youssef Hindi). Il évoque également l’impact destructeur de la révolution française sur les structures traditionnelles et traditionnalistes européennes, ainsi que le projet sioniste puis la destruction de l’Empire ottoman, l’Empire austro-hongrois et de l’Empire germanique.
Youssef Hindi estime que la Première Guerre mondiale est une étape fondatrice de cette évolution du projet messianique global avec, notamment, la création du foyer juif en Palestine. Il décrit la phase actuelle comme la dernière de ce projet global multiséculaire. Pour lui, la montée de la religiosité dans l’entité sioniste signifie que l’Etat d’Israël renoue avec ses racines messianiques. Le rôle d’Israël dans la déstabilisation des pays arabes est connu. Il cite Bernard-Henri Lévy – «en service commandé», dit-il – qui se réjouissait de voir se développer les «Printemps arabes» et ne cachait pas qu’il était lui-même à l’origine de la guerre occidentale destructrice contre la Libye.
Il rappelle que les Israéliens avec les Etats-Unis ont créé les groupes terroristes, la CIA et le Mossad ayant travaillé conjointement dans ce sens, souligne-t-il. Il termine par l’ultime groupe terroriste Daech, qui est chargé de «finir le travail» : affaiblir l’armée syrienne et le Hezbollah considérés comme «les deux principaux verrous, explique-t-il, qui empêchent l’expansion israélienne».
En conclusion, Youssef Hindi s’adresse aux Français, et en particulier à leurs futurs dirigeants politiques, et les met en garde contre le projet américain d’utiliser l’Allemagne pour soumettre la France aux Etats-Unis.
Houari Achouri
Comment (45)