Un sujet qui divise plus qu’il n’unit
Par Nasser Chali – Le thème de l’arabité et de la berbérité, abordé par Boudjema Tirchi dans ces mêmes colonnes, est un sujet qui divise plus qu’il n’unit. Chacun campe sur sa position et tente de faire valoir ses idées à tout prix. Le cœur est à l’œuvre et la raison somnole malheureusement.
L’Algérie est ancrée en Afrique du Nord et, de là, doivent être puisées les sources de son identité. A l’intérieur de ses frontières. Je trouve inadéquat d’aller chercher en Asie des référents culturels alors que nous sommes en Afrique. Ce n’est ni plus ni moins qu’une négation de soi et, surtout, une vile soumission à autrui.
Personne n’a parlé de la nationalité algérienne, c’est grave. Pourtant, c’est là que se trouvent notre histoire, notre culture, nos langues et notre religion. Arrimer le plus grand pays du continent à l’Orient est une manière de nous sous-estimer et de nous rapetisser.
Si on ne veut pas rester nous-mêmes, fiers et libres, c’est la décadence. On singera les gens auxquels on s’identifie. Pis, nous serons toujours dépendants, ce qui est irrationnel pour une grande Révolution et une grande nation. Arabophones ou berbérophones, nous sommes tous les mêmes. Notre culture est la même dans tout le pays et ce, quelle que soit la langue qu’on parle.
Les peuples, comme les pays sont les produits de leur Histoire. La nôtre est millénaire et n’a rien à voir avec le sultan machin qui doit son poste plus à l’hérédité qu’au mérite et qui fait la courbette dans les salons européens pour faire étalage de son ignorance et de son complexe de colonisé. Restons à l’intérieur de nos frontières que les générations précédentes ont tracées avec leur sang.
Notre identité se trouve en chacun de nous, portée par des siècles d’Histoire. Ne la bravons pas à tout va. Il y va de notre survie. Donc pour le dire simplement, RESTONS ALGERIENS !
Nasser Chali
Enseignant (Toronto)
Dernier livre paru : L’Apatride aux éditions L’Harmattan.
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