Le secrétaire général du FLN s’adonne au jeu des pronostics devant les Américains
Devant une délégation de représentants de la Commission des relations étrangères au Congrès américain qu’il a reçue ce lundi au siège du parti, le secrétaire général du FLN s’est adonné au jeu des pronostics sur le taux de participation aux élections législatives prochaines. En campagne pour une participation massive à ces élections, comme d’ailleurs les autres partis au pouvoir ou proches du pouvoir, Djamel Ould-Abbès n’hésite pas à donner un taux de participation. Selon lui, près de 50% des électeurs passeront le 4 mai prochain à l’isoloir. Le SG du FLN n’explique pas sur quelles bases objectives a-t-il pu obtenir cette estimation ?
Mais il se dit sûr de lui grâce à «l’observation» opérée sur le terrain et «l’intérêt grandissant» des citoyens à ces élections. Pour Djamel Ould-Abbès, ces législatives connaîtront une meilleure participation que celle de 2012, dont le taux de participation dépassait à peine les 40%. Pour le SG du FLN, «la réalisation de ce taux de participation va renforcer la sécurité et la stabilité du pays». Après avoir crié récemment à la victoire du FLN, Djamel Ould-Abbès met de l’eau dans son vin en parlant cette fois-ci d’un simple souhait. «Nous sommes très optimistes en raison notamment de la grande affluence des citoyens à nos meetings de campagne», a-t-il expliqué.
Interrogé sur l’utilisation probable des moyens de l’Etat pour animer la campagne électorale, M. Ould-Abbès a assuré que le parti FLN menait sa campagne avec un «argent propre et ses propres moyens». Ould-Abbès a ainsi tenté de faire passer des messages à la délégation américaine en mission, en pleine campagne électorale. Le SG du FLN a affirmé que l’Algérie «refuse toute ingérence dans ses affaires internes», soulignant que la nouvelle Constitution adoptée en mars 2016 avait suffisamment de garanties juridiques pour l’organisation des différentes échéances électorales.
Le SG du FLN, dont la campagne électorale est viciée par les scandales de marchandage de signatures qui ont éclaboussé ses proches collaborateurs, a beaucoup insisté sur le rôle et la composante de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). Une instance dirigée par l’islamiste Abdelouahab Derbal qui s’est déjà plaint d’un manque de moyens humains et matériels et de l’installation tardive de cette commission.
Sonia Baker
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