Julian Assange à propos de la Syrie : «La CIA est mal placée pour donner des leçons»
De plus en plus de voix montent au créneau dans le monde occidental pour remettre en cause la version américaine du raid mené, au début du mois, par l’armée syrienne dans la localité de Khan Cheikhoun, près d’Idlib. La coalition dirigée par les Etats-Unis avait accusé le gouvernement syrien d’y avoir utilisé des armes chimiques contre la population. Après la Russie et l’Iran, c’est le lanceur d’alertes et fondateur du site Wikileaks, Julian Assange, qui est sorti de sa réserve pour réclamer une enquête crédible. «Lorsqu’on se demande à qui profite le crime, cette histoire ne sent pas bon», a-t-il déclaré lors d’une émission de radio animée par la journaliste américaine Laura Ingraham. «Les gens font parfois des choses stupides. Il est donc théoriquement possible qu’Al-Assad l’ait fait. Mais la CIA n’a aucune crédibilité en la matière», a ajouté Julian Assange.
Le fondateur de Wikileaks a conseillé de «parler simplement d’attaque chimique ‘’présumée’’ jusqu’à ce que nous ayons accès à des preuves publiques». «Je suis assez gêné par le fait que de nombreux journalistes du New York Times ou d’ailleurs affirment qu’il y a eu une attaque. C’est une chose que l’Administration américaine prétend, mais nous ne savons pas où se trouvent les preuves», a-t-il regretté.
Avant la sortie de Julian Assenge, le représentant permanent bolivien à l’ONU, Sacha Sergio, s’était déjà insurgé, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, contre la présentation de photos d’enfants syriens «gazés» (ou pas) par son homologue américaine, Nikki Haley. Sacha Sergio avait dénoncé l’odieuse mise en scène et demandé à l’assistance de se souvenir de l’année 2003 et de la même scène, dans le même endroit, par le Secrétaire d’Etat de l’époque, Colin Powell. Il a indiqué que ce mensonge sur les armes de destruction massive (ADM) a causé 1 million de morts en Irak.
«Il faut absolument qu’on se rappelle ces images qui viennent précisément de cette salle où nous sommes aujourd’hui : on nous a assuré qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak, et que c’était le motif de l’invasion, qui a causé un million de morts et entraîné toute une série d’atrocités dans la région», a déclaré le diplomate. M. Sergio a également cité le président bolivien Evo Morales qui avait estimé que le problème des armes chimiques en Syrie n’était qu’une «excuse pour une intervention militaire», tout en accusant Washington de «se moquer du droit international».
Khider Cherif
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