Législatives : Ouyahia contre le gel des projets d’hôpitaux
Ahmed Ouyahia critique la décision du gouvernement Sellal de geler une série de projets de réalisation de cinq CHU. En meeting aujourd’hui à Mila, à l’est du pays, où il est en campagne en faveur des candidats du RND aux élections législatives, Ahmed Ouyahia, qui décortique son projet économique pour l’Algérie de demain, se dit d’accord pour la rigueur budgétaire, tout en soulignant qu’il y a des projets qu’on ne peut ni annuler ni retarder.
«Il est clair qu’au RND, nous œuvrons pour que l’Algérie ne tombe pas à nouveau dans les bras des institutions internationales qui lui dicteraient, comme durant la période de cessation de paiement des années 1990, la marche à suivre, avec tout ce que cela a induit en termes de pertes d’emplois, mais aussi de souveraineté d’entreprendre», a affirmé le SG du RND, pour lequel l’endettement extérieur reste «une très mauvaise option pour l’Algérie».
Ahmed Ouyahia refuse, en revanche, que les régions paient les errements budgétaires des gouvernements ou la chute brutale des prix du pétrole. «Nous approuvons, certes, le gel de certains projets, comme un stade de proximité, une salle de cinéma, une piscine… mais, en même temps, nous nous opposons au gel de projets d’hôpitaux ou d’écoles. Ce sont des projets qu’il ne faut pas différer», a-t-il insisté. Le SG du RND a assuré que son parti va batailler au sein de la future Assemblée nationale pour le dégel de tous les projets importants qui ont fait les frais de la politique de «rationalisation des dépenses». Pour lui, «il est important que l’Exécutif sache qu’il y a des projets qui ne doivent pas être retardés».
Ahmed Ouyahia, également directeur de cabinet du président Bouteflika qui dit soutenir le programme du président de la République, ne cache pas donc sa divergence de vue sur ce sujet avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ouyahia n’est pas à sa première critique de la gestion de la crise économique. Il s’est déjà distingué contre le retour de l’importation des voitures de moins de trois ans et le recours à l’endettement extérieur.
Sur le plan social, le SG du RND s’engage à «relever à 60 000 DA le plafond des salaires des demandeurs éligibles au logement public locatif (social) pour permettre à un plus grand nombre de citoyens fonctionnaires d’accéder à un logement qui préserve leur dignité». Ouyahia a considéré que le plafond actuel de 25 000 DA n’a plus de sens. Pour lui, il faut plusieurs solutions d’accès au logement. Et parmi elles, il y a l’octroi par le Trésor public de crédits non rémunérés pour la construction de logements individuels, la réservation de 10% des logements sociaux réalisés aux jeunes célibataires et le soutien à hauteur d’un million de dinars du logement rural. Il estime que les jeunes sont l’espoir de l’Algérie et son avenir, et il faut les prendre en charge.
Ainsi, il propose une prime scolaire mensuelle accordée aux ménages pour la prise en charge de la scolarité de leurs enfants et, par-là même, le renforcement des acquis de l’Algérie en matière d’éducation. Ahmed Ouyahia refuse d’être taxé de populiste. «Le RND ne vend pas des leurres, mais propose un programme réalisable sur les plans économique et social, apte à préserver la stabilité du pays, son unité et sa sécurité en cette conjoncture régionale et internationale difficile», a soutenu Ouyahia.
Sonia Baker
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