Nouvelle plainte contre Youssef Al-Qaradawi
S’il y a bien un pays où le porte-voix des Frères musulmans et télécoraniste Youssef Al-Qaradawi ne peut plus se rendre sans risquer la potence, c’est l’Egypte, son pays d’origine, où on lui reproche de soutenir les groupes terroristes locaux et de «bénir» leurs attentats. Un avocat du nom de Samir Sabri a introduit hier une plainte en référé auprès de la cour égyptienne de sûreté de l’Etat dans laquelle il accuse le protégé du Qatar d’être «le principal instigateur de tous les crimes terroristes qui ont eu lieu en Egypte».
Samir Sabri soutient dans un communiqué adressé à la presse que Youssef Al-Qaradawi a clairement «autorisé» dans l’une de ses fatwas les opérations suicide. Selon l’avocat égyptien, le président de la Fédération mondiale des oulémas musulmans a récemment expliqué publiquement qu’«il est licite pour tout individu, ayant requis au préalable l’accord de son groupe, de se faire exploser dans le but de cibler les institutions de l’Etat dans lequel il vit, même si son action terroriste se solde par des victimes civiles».
La même source explique que la fatwa de Youssef Al-Qaradawi est venue en réponse à une question concernant… les règles à observer lors des attentats-suicides contre des rassemblements du régime et la problématique des dommages collatéraux lors des actions terroristes. Al-Qaradawi a, selon l’avocat égyptien, soutenu que l’idée qu’en cas de nécessité les attentats kamikazes étaient, sous certaines conditions, licites et qu’il fallait néanmoins veiller à faire le moins possible de pertes civiles. L’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris a récemment publié sur son compte Twitter une vidéo de Youssef Al-Qaradawi faisant un plaidoyer en faveur des attentats-suicides au milieu de civils.
Ce n’est pas la première fois que le présentateur vedette de la chaîne islamiste Al-Jazeera est poursuivi en justice en Egypte. En 2013, le chef du parti Al-Ahrar Al-Misri, Tariq Darwich, avait porté plainte contre lui pour «haute trahison», en s’appuyant sur ses appels récurrents à manifester contre la destitution de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, son incitation à la violence et ses appels à l’intervention militaire étrangère en Egypte.
C’était la première fois qu’un procès est intenté contre le prédicateur extrémiste qui avait déjà à son actif plusieurs fatwas incitant ouvertement à la haine et au meurtre contre des communautés et des leaders politiques qu’il discrimine ou accuse d’apostasie, comme les chiites, le président syrien Bachar Al-Assad ou l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi.
A tous ceux qui en doutent encore, Youssef Al-Qaradawi vient une nouvelle fois de prouver qu’il était l’un des principaux idéologues du terrorisme international. A rappeler que ce prêcheur de la haine est actuellement interdit au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
Khider Cherif
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