Comment Mohammed VI a été humilié par le président américain Donald Trump
Le roi du Maroc vient de subir une humiliation en Floride, où il fait le pied de grue depuis plusieurs jours dans l’espoir d’être reçu par le président Donald Trump, ne serait-ce que de manière informelle et pour seulement quelques minutes. Le successeur de Barack Obama à la Maison-Blanche a non seulement refusé de lui consacrer un peu de son temps, mais il a, semble-t-il aussi, fait comprendre à son entourage qu’il n’avait pas l’intention de le faire dans un proche avenir. D’ailleurs, aucune activité publique ou politique n’était prévue ce matin dans son agenda. Le président Trump prévoit de regagner Washington en début de soirée.
Mohammed VI, qui comptait sur ses «amis» israéliens et saoudiens pour siroter tranquillement un jus de fruits avec Donald Trump à l’ombre d’un palmier, est actuellement pris de panique à l’idée de rentrer bredouille à Rabat, alors que ses services ont fait circuler dans de nombreuses rédactions de journaux européens et africains (dont celle de Jeune Afrique, son sous-traitant médiatique privilégié) qu’il allait être le premier chef d’Etat africain à être reçu par le président Trump.
Connu pour être totalement inféodé au Makhzen, le magazine Jeune Afrique s’était même hasardé la semaine dernière à dire avec certitude que Mohammed VI allait être l’hôte d’un déjeuner offert par le président américain, le dimanche 16 avril. «Le roi du Maroc sera ainsi le deuxième chef d’Etat africain à rencontrer Donald Trump, après le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi», avait, par ailleurs, écrit avec assurance Jeune Afrique. Pour lui donner toutes les chances d’échanger quelques mots avec le président américain, le roi Salman ben Abdelaziz Al-Saoud d’Arabie Saoudite lui avait donné un message des monarchies du Golfe à lui transmettre. Ça n’a pas marché. Du moins pas au moment où nous mettons en ligne cet article. Le roi du Maroc se trouve depuis mercredi à Miami, où il a posé ses valises, après un séjour d’une semaine à Cuba.
Le camouflet que vient de recevoir Mohammed VI intervient à un moment où le dossier du conflit du Sahara Occidental est de retour dans l’agenda du Conseil de sécurité. En voulant à tout prix rencontrer Donald Trump, Mohammed VI voulait certainement essayer d’infléchir la position des Etats-Unis sur la question et de connaître les intentions de la nouvelle Administration américaine à ce sujet. Le Département d’Etat sous John Kerry a donné à plusieurs reprises des sueurs froides au Makhzen, surtout lorsqu’il a soutenu la nécessité de doter la Minurso d’un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.
Au-delà du fait que le Maroc ne pèse rien dans le jeu géopolitique mondial ou même africain, il est toutefois à parier qu’en demandant à ses services d’éconduire le roi du Maroc, Donald Trump a dû se rappeler que le Makhzen, dont les recettes proviennent à 25% de la vente de la drogue, a soutenu financièrement sa rivale, Hillary Clinton, lors de la présidentielle de novembre dernier. C’est que le nouveau président américain est connu pour être revanchard. Et donc, pour lui, ça devait être une raison de plus pour ne pas faire confiance à Mohammed VI, surtout que tout le monde sait qu’il a plus d’un fil à la patte.
Khider Cherif
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