La sénatrice Bariza Khiari : «La déclaration de Macron sur la colonisation a été mal dite»
Invitée de Berbère TV ce jeudi, la sénatrice d’origine algérienne et soutien du candidat d’En Marche !, Bariza Khiari, a essayé de recadrer la fameuse déclaration dans laquelle Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de «crime contre l’humanité», en estimant qu’«il l’a bien dit, mais qu’il a été mal compris». Pour la sénatrice, «Macron aurait dû préciser qu’il ne visait pas la nature juridique du crime qu’il évoquait (contre l’humanité), parce que ce type de crime est imprescriptible, or ce n’est pas le cas», clame-t-elle, en ajoutant : «Il aurait dû dire crime contre l’humain», avant d’essayer de se rattraper en disant : «Mais dans le fond, il (Emmanuel Macron) a raison, parce que quand on voit ce que cela a posé comme trouble ici, on se dit que cette question n’est finalement pas purgée après toutes ces années. Donc, si on veut des relations de confiance avec le Maghreb, si derrière la question de la colonisation, il y a aussi celle de l’esclavage pour l’Afrique, si on ne purge pas cette question par un jeune qui n’a pas connu tout cela, les relations avec les pays du Sud seront toujours entachées de doute», a-t-elle entonné.
Interrogée sur les relations entre l’Algérie et le Maroc, la sénatrice, qui est en même temps membre du groupe d’amitié France-Algérie et membre du groupe France-Maroc, se dit outrée par ce hiatus entre les deux pays voisins. «Faut-il attendre la disparition d’une génération pour que la situation se normalise ?», s’interroge-t-elle, tout en disant ne pas comprendre «cette frontière fermée» entre l’Algérie et le Maroc. Dans une langue de bois usitée qui cache mal un penchant pour le voisin de l’Ouest, la sénatrice d’origine algérienne dira que «la faute n’incombe certainement pas au peuple : les liens entre Algériens et Marocains sont nombreux, cela se passe en haut !». Selon elle, «il faut peut-être que la France aide à dénouer quelque chose qu’on ne comprend pas et qui est probablement de nature psychologique».
Interrogée sur «le partenariat d’exception» avec l’Algérie que propose Macron, l’invitée de Berbère TV reconnaît qu’elle n’en pas les détails, et que, de ce fait, elle ne peut pas en dire davantage, mais juge a priori que son candidat considérait que l’Algérie, «c’est quand même essentiel et que c’est important, parce que c’est un grand pays». Et de reprendre ensuite la même rengaine répétée par la plupart des politiques français : «En ce moment, tous les pays d’Afrique du Nord font barrage à la montée des extrémistes qui viennent d’Afrique. C’est notre sas de sécurité. Il ne faut pas que ces pays-là s’effondrent, parce qu’après, c’est nous !» Traduction : s’il n’y avait pas la France ou l’Europe, cela n’aurait gêné personne !
R. Mahmoudi
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