Kamel-Eddine Fekhar suspend sa grève de la faim
Après plus de trois mois et demi de grève de la faim, l’activiste Kamel-Eddine Fekhar, arrêté en juillet 2015 dans le cadre des événements de Ghardaïa, a décidé de la suspendre. Dans une déclaration datée du 20 avril, il explique sa décision par le besoin de s’alimenter pour suivre le traitement urgent que lui ont prodigué les médecins afin de poursuivre «la lutte pacifique» avec ses compagnons. Il affirme n’avoir pas pu résister devant «les demandes, les conseils, les supplications et même la colère des membres de (sa) famille et de (ses) amis, des avocats, célébrités, personnalités, militants et même de simples citoyens, (lui) demandant de mettre fin à (sa) grève de la faim». Il ajoute que ces demandes lui sont parvenues de tout le territoire national, mais également de l’étranger.
Il dit avoir choisi une date, le 20 avril, pour annoncer sa décision, et aussi à l’attention du groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, concernant les événements de Ghardaïa, et en réaction à l’organisation d’une marche d’Alger à Laghouat initiée par des militants des droits de l’Homme.
Rappelant les raisons qui l’avaient poussé à observer sa grève de la faim depuis janvier dernier, Kamel-Eddine Fekhar dénonce une «détention arbitraire», prolongée selon lui sans justification et sans même avoir été confronté par le juge d’instruction «par des faits matériels déterminés dans le temps et le lieu» aux tribunaux de Berriane et de Ghardaïa. Il dénonce également le refus des mêmes juges de procéder à la convocation des témoins, dont l’ex-secrétaire général du FLN, Amar Saïdani. Selon Fekhar, une déclaration documentée, «correspondant exactement aux faits qui se sont déroulés sur le terrain», devrait systématiquement faire tomber toutes les accusations portées à son encontre.
Enfin, il dénonce le refus du procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa et du juge d’instruction du même tribunal d’examiner toutes ses plaintes déposées par son avocat.
Après sa décision, Kamel-Eddine Fekhar se dit déterminé à poursuivre son action pour faire éclater la vérité sur les événements de Ghardaïa et mettre un terme à «la distinction raciale», à «la criminalisation des droits de l’Homme et à l’activité politique» qui frappent, selon lui, les citoyens Mzab et la libération de tous «les prisonniers d’opinion» sur tout le territoire national.
R. Mahmoudi
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