Réfugiés maltraités au Maroc : l’Association marocaine des droits humains dénonce
L’Association marocaine des droits humains (AMHD) a condamné l’interdiction d’entrée de réfugiés syriens en territoire marocain par les autorités marocaines et l’humiliation dont ils ont fait l’objet, appelant l’Etat marocain à respecter ses engagements internationaux concernant la protection des droits des réfugiés, demandeurs d’asile et des migrants clandestins.
Seize réfugiés syriens, dont la majorité sont des femmes, des enfants et des mineurs, «ont passé plus de cinq jours assiégés par les forces marocaines à Djebel Taghla, dans la région Figuig (est du pays), qui les ont forcés à quitter le territoire, les laissant dans une situation dramatique et de détresse», a précisé dimanche un communiqué de l’association marocaine. Affirmant sa pleine solidarité avec les citoyens syriens, l’association «a vigoureusement condamné les humiliations et les mauvais traitements indignes qui ont été infligés et continuent d’être infligés à ces réfugiés, portant ainsi atteinte aux droits de ces personnes qui sont dans une détresse extrême, parmi lesquelles se trouvent notamment des enfants et des mineurs, qui portent les stigmates de la situation catastrophique en Syrie».
Selon la même source, l’association suit «avec grande préoccupation» les atteintes aux droits des citoyens syriens dans la région de Figuig, «notamment le droit à la protection en tant que réfugiés, le droit à l’intégrité corporelle, à la dignité, à ne pas être détenus arbitrairement, à ne pas subir de mauvais traitements, ainsi que le droit au logement, aux prestations sanitaires, y compris le soutien psychologique». L’ensemble de ces droits sont, poursuit le communiqué, garantis par les traités internationaux des droits de l’Homme ratifiés par le Maroc, notamment la Convention de Genève 1951 sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le Traité international relatif aux droits civiques et politiques, ainsi que le Traité international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
L’association a également appelé le gouvernement marocain à «honorer ses engagements internationaux relatifs à la protection des droits des réfugiés, demandeurs d’asile et immigrés, en mettant fin immédiatement à ces violations et en leur accordant leurs droits conformément aux chartes internationales des droits de l’Homme et de traiter ce dossier avec une dimension humaine».
L’Association a rappelé que ce n’est pas la première fois qu’un groupe de réfugiés syriens est traité de la sorte, avant d’indiquer que le Maroc avait expulsé près de 40 Syriens, dont une femme enceinte, une petite fille atteinte de cécité et un enfant soufrant d’une inflammation au niveau de l’oreille, qui ont vécu un calvaire sur le territoire marocain au niveau de la région d’El-Fedjidj (Hay Baghdad) qui n’a pris fin qu’après leur entrée en Algérie. «Cette tragédie» aurait pu avoir des conséquences plus graves si ce n’est la solidarité de la société civile qui a prêté mainforte à ces réfugiés dans des heures limitées et sous la surveillance des forces de sécurité marocaines, ajoute l’association.
R. I.
Comment (30)