Classement des achats d’armes : la supériorité militaire de l’Algérie dérange
Le dernier rapport sur les dépenses en armement dans le monde, publié le 24 avril dernier par le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), indique que l’Algérie est en tête des pays d’Afrique, troisième parmi les pays arabes et 20e dans le monde. L’Algérie a dépensé 10,6 milliards de dollars en 2016, soit 6,7% de son PIB. A titre comparatif, les dépenses militaires de l’Algérie en 1988 étaient de 629 millions de dollars, soit 1,7% du PIB.
Nonobstant ce que certains médias malintentionnés tendent de faire accroire à l’occasion de la publication de rapports de ce genre, l’augmentation des dépenses d’armement de l’Algérie n’est pas mue par une «tension entretenue avec le Maroc» (dixit le site «Sahel Intelligence» du 27 avril 2017), mais par la situation crisogène qui caractérise le flanc sud et sud-est des frontières de l’Algérie.
Contrairement aux assertions de certains médias, l’Algérie n’entretient pas un leadership militaire dans la région dans une prétendue course avec son voisin de l’Ouest, quand bien même des experts en stratégie géopolitique estiment que si le Maroc s’était senti un jour supérieur militairement à l’Algérie, il aurait brisé allègrement le cessez-le-feu avec le Polisario proclamé par l’ONU en 1991. Mais c’est surtout en raison des impacts négatifs de la chute de ce que les politologues américains appellent les «Failed States», à l’image du Mali, de la Libye, mais aussi du Niger, du Burkina Faso et de la Mauritanie – dont certains ont vu leurs pouvoirs centraux s’effondrer comme des châteaux de cartes et d’autres sentir le besoin impérieux de faire appel à l’Algérie pour leur servir de rempart contre l’avancée des mouvements extrémistes, voire terroristes.
A contre-courant de tous ces compromis et compromission, l’Algérie, de par sa politique de non-alignement et de non-ingérence dans les affaires internes des pays, s’est retrouvée devant l’impérieuse obligation de s’équiper militairement. Ce que les médias hostiles à l’Algérie ne diront jamais, c’est que l’Algérie ne fait pas que dépenser ses «pétrodollars» en achats d’armement, mais qu’elle se dote d’une industrie militaire dans le but de ne pas dépendre des lobbies.
Alors que beaucoup de pays achètent des armes pour faire la guerre ou pour faire tourner les complexes militaro-industriels des superpuissances, l’Algérie s’équipe militairement pour exporter la paix à travers sa politique de rempart contre les extrémistes de tous bords qui écument les no man’s land et les difficiles contrées de la zone sahélo-saharienne.
Ramdane Yacine
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