Les contrôleurs arrivent, mais…
Kamel Moulfi – Il y a quelques jours, le ministère du Commerce a annoncé avoir lancé une large opération de contrôle des conditions de vente, hors des locaux commerciaux, des produits alimentaires. L’initiative des pouvoirs publics est motivée par les risques sanitaires auxquels est confrontée la clientèle des marchés informels, généralement collés, comme des annexes, aux marchés formels, mais que l’on peut trouver ailleurs aussi, un peu partout.
L’approche du ramadhan n’est certainement pas étrangère à la sortie des contrôleurs sur le terrain. Durant ce mois sacré, certaines lois sont de fait mises en veilleuse, et parmi elles, curieusement, celles qui devraient connaître, au contraire, un durcissement dans leur application, c’est-à-dire les lois qui concernent l’exercice des activités commerciales touchant les produits alimentaires.
Deux faits que l’on ne constatait que durant le ramadhan sont devenus des constantes : les hausses des prix intempestives, sans lien avec la loi de l’offre et de la demande, et la vente dans la rue des produits alimentaires de consommation quotidienne, comme le lait et le pain, au milieu de la saleté, des eaux usées, de la poussière et des fumées dégagées par les véhicules en circulation. Les contrôles ont beau se multiplier, ce spectacle, visible, y compris en pleine capitale, ne disparaît pas.
Les sanctions prévues par la loi ne font plus peur. Cette situation n’est pas propre aux infractions à la réglementation sur le commerce. L’exemple de ce qui se passe sur les routes en Algérie, marqué par des accidents toujours plus mortels, montre qu’il y a un sérieux problème dans l’application de la loi.
Qui va croire le ministère du Commerce quand il affirme vouloir mettre fin définitivement aux pratiques illicites, et dangereuses, de la vente, par exemple, du lait exposé au soleil, à même le trottoir ? Surtout lorsque le communiqué du ministère précise que, dans un premier temps, ses contrôleurs feront de la sensibilisation, et c’est ensuite qu’il y aura un vague «contrôle spécial». De quoi rassurer les commerçants délinquants : n’ayez crainte, faites ce que vous voulez !
K. M.
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