Les élections législatives perturbées à Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou : l’ombre du MAK
Deux centres de vote ont été saccagés jeudi dans la commune de Saharidj (est de Bouira), où des jeunes ont empêché les citoyens d’accomplir leur devoir électoral, alors que des dizaines d’autres protestataires ont interdit l’arrivée des urnes à Rafour (M’Chedallah) après avoir bloqué la route nationale n°26 menant vers Béjaïa, rapporte l’APS. A Saharidj, plus d’une vingtaine de jeunes ont, dès la première heure, empêché les citoyens d’accomplir leur devoir électoral, avant de saccager les deux centres de vote. Les citoyens ont été refoulés par les jeunes protestataires.
A Rafour, un village relevant de la municipalité de M’Chedallah (est de Bouira), la protestation a démarré dans la nuit de mercredi à jeudi. Dans la matinée, des dizaines de jeunes ont bloqué la RN26 pour empêcher l’arrivée des urnes dans leurs villages. Des escarmouches ont opposé les protestataires, formés de jeunes et d’étudiants, et les services de la Gendarmerie nationale qui tentaient d’assurer le bon déroulement de l’opération de vote dans cette région, a-t-on constaté. Les protestataires, qui lançaient des pierres contre une unité de gendarmerie à Rafour, disent rejeter les élections et estiment que «le scrutin n’est pas la solution aux problèmes du pays».
Ces scènes rappellent les évènements du printemps noir (2001-2003) lorsque le mouvement insurrectionnel des arouch avait mobilisé ses troupes pour empêcher les citoyens de se rendre aux bureaux de vote, et ensuite saccager et incendier des urnes.
Selon des observateurs avisés, les risques de perturbation du scrutin dans cette région du pays étaient prévisibles en raison du climat social lourd qui y règne depuis plusieurs mois et les émeutes de janvier dernier qui ont touché une grande partie des wilayas de Béjaïa et de Bouira. Il reste que l’implication du mouvement autonomiste dans les scènes de saccage dans certaines localités de la wilaya de Bouira n’est pas à écarter. Les dirigeants de ce mouvement avaient appelé il y a plusieurs semaines à boycotter les élections législatives. Ces agitateurs sont encouragés par la tendance au boycott de cette région, que même tous les partis politiques participants n’arrivent pas à redresser. Preuve en est, les chiffres de la participation donnés à 13h. Les taux les plus bas sont enregistrés respectivement dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira et Béjaïa.
R. Mahmoudi
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