Au lendemain des législatives du 4 mai : qui remplacera Sellal et Ould Khelifa ?
Un changement de gouvernement devrait avoir lieu, comme il est de coutume, après la tenue des élections législatives en Algérie. A cet effet, les spéculations vont bon train au sujet du successeur de Premier ministre Abdelmalek Sellal, mais aussi de celui du troisième homme de l’Etat, le président de l’Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa.
Vu la configuration du nouveau parlement, dominée encore une fois par les partis du FLN et du RND, on spécule timidement sur le remplacement d’Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement. Ce dernier, serviteur zélé du président Bouteflika, a maintenu le cap en jouant la carte de la stabilité depuis le début des tumultes en raison de la crise financière induite par la chut du prix du pétrole. Il est, par ailleurs, le représentant du FLN au sein du gouvernement.
Mais suite au bras de fer ayant opposé Sellal à son ministre de l’Industrie et des Mines et par ailleurs puissant cadre du RND, Abdesselam Bouchouareb, on susurre aussi le nom de ce dernier à la chefferie du gouvernement.
Cependant, le chef de l’Etat dispose d’autres cartes s’il veut conférer à ce poste le cachet de la neutralité. Il pourrait désigner un technocrate à ce poste. Au sein de l’Exécutif, on évoque les noms de Noureddine Bedoui, l’actuel ministre de l’Intérieur, et celui de l’Habitat et par ailleurs ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune.
Bedoui a connu une propulsion fulgurante. De wali, il y a quelques années en arrière, il est beaucoup cité en ce moment en raison du travail colossal qu’il avait effectué depuis son arrivée au ministère, notamment dans le registre de la réforme administrative, mais surtout après avoir appliqué scrupuleusement la feuille de route relative aux élections législatives du 4 mai dernier.
Le nom de Tebboune est aussi évoqué avec insistance pour succéder à Sellal. La particularité du candidat est qu’il est neutre, sans étiquette politique et il cumule de nombreuses responsabilités au sein du gouvernement. Le choix de Tebboune à la place de Sellal pourrait payer en faisant barrage à la dualité, voire la confrontation insoutenable qui existe actuellement entre les deux partis majoritaires. Le dernier mot revient au président Bouteflika qui peut reconduire Sellal pour la troisième fois en mettant en avant l’argument de la stabilité et surtout des équilibres politiques en Algérie.
Autre changement attendu, celui au poste de président de l’APN. Le docteur Larbi Ould Khelifa est à la tête de la chambre basse du Parlement depuis 2012. Ould Khelifa, malade, et par ailleurs non réélu lors de ces législatives, devrait céder sa place, probablement à Hadj Laïb, un élu de Batna. Il faut savoir que Hadj Laïb, dont le nom est avancé par le journal Le Soir d’Algérie pour succéder à Ould Khelifa, a été élu tête de liste du FLN à Batna. Ancien moudjahid, le futur troisième personnage de l’Etat est un proche d’Abdelaziz Bouteflika qui l’a désigné d’ailleurs à deux reprises comme sénateur au sein du tiers présidentiel», indique le journal.
Certains évoquent aussi le nom de Sid-Ahmed Ferroukhi, tête de liste FLN à Alger et ancien ministre de l’Agriculture. Ferroukhi tout comme Hadj Laïb sont du FLN. Ce qui laisse penser que le poste de troisième homme de l’Etat restera dans le giron du FLN.
Cependant, le journal arabophone Echourouk a évoqué l’hypothèse de la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Ghania Idalia, comme troisième femme en Algérie. Le journal explique que la ministre a réalisé un exploit en qualité de tête de liste de la wilaya de Blida. La liste conduite par la représentante du FLN a glané 8 sièges dans une wilaya réputée conservatrice. La nomination de Ghania Idalia à la tête de la chambre basse du Parlement pourrait être la surprise de l’après-législatives.
Ramdane Yacine
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