Energie : Baghdad veut renforcer sa coopération avec Alger
Le président irakien, Fouad Maasoum, a fait part au ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, de son souhait de donner un souffle nouveau à la coopération entre l’Algérie et l’Irak, notamment dans les domaines énergétique et sécuritaire, apprend-on auprès du ministère de l’Energie. Boutarfa a été reçu, jeudi dernier, par le président irakien à la faveur de la visite qu’il a effectuée à Baghdad dans le cadre des consultations avec son homologue irakien, Jabber Al-Aluaibi, en vue de préparer la prochaine conférence ministérielle de l’Opep, prévue pour le 25 mai à Vienne. Le président irakien a exprimé, lors de l’audience qu’il a accordée à Boutarfa, «la volonté de son pays à travailler en vue de donner un souffle nouveau à la coopération et à la coordination entre l’Irak et l’Algérie dans tous les domaines, notamment dans les domaines énergétique et sécuritaire», a indiqué la même source.
Dans ce contexte, Maasoum a ainsi évoqué «les intérêts communs et les défis majeurs auxquels doivent faire face les deux pays, en particulier la nécessité de réussir la conversion des économies en les rendant indépendantes des recettes des hydrocarbures, ainsi que la lutte contre le terrorisme aux plans régional et international». Il a aussi sollicité le soutien de l’Algérie pour faire bénéficier l’Irak de son expérience dans ces domaines et a appelé à développer et à concrétiser des projets communs à forte valeur ajoutée.
Evoquant le marché pétrolier, le président irakien a réitéré «l’engagement de son pays à respecter ses quotas de production et à soutenir les efforts menés par les pays Opep et non Opep en vue de stabiliser les marchés pétroliers à moyen et long terme», a ajouté la même source. Rappelant «les relations exceptionnelles, fraternelles et amicales qui lient les deux pays», le président irakien salué le «soutien constant de l’Algérie à l’Irak notamment dans les moments difficiles» que traverse son pays et a transmis au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ses «amitiés cordiales et fraternelles».
Pour sa part, le ministre, lors de cette audience, a remercié les autorités irakiennes pour les efforts qu’ils ont consentis en vue de la réussite de l’accord historique d’Alger du 28 septembre 2017. Dans ce cadre, Boutarfa a ajouté que «les autorités algériennes mesurent à leur juste valeur les efforts entrepris par l’Irak en vue de l’obtention d’un consensus qui a conduit à conclure l’accord de réduction de l’offre entre Opep et non Opep du 10 décembre 2016 à Vienne en dépit des difficultés que traverse le pays (Irak) et de la lutte acharnée qu’il mène contre le terrorisme».
A ce propos, le ministre n’a pas manqué de mettre en avant la «fiabilité» de l’Etat irakien et a salué son «engagement à consolider fermement la position de l’Opep en respectant ses engagements et en jouant un rôle déterminant dans la stabilité des marchés pétroliers». Le ministre a rappelé que «les consultations et la coopération entre les deux pays dans le cadre de l’Opep ont toujours été fructueuses et satisfaisantes à tous points de vue», affirmant que «l’Algérie et l’Irak partagent la même vision tendant à redonner confiance aux marchés de façon à les stabiliser et à rendre possibles les investissements et le rebond de l’économie mondiale».
En outre, Boutarfa a abordé les relations de coopération bilatérales et réaffirmé la disposition de l’Algérie à les renforcer davantage, en multipliant les domaines d’échanges d’expériences et les opportunités d’affaires dans les deux pays, notamment en matière de production et de commercialisation du gaz.
Pour rappel, le ministre de l’Energie avait rencontré, mercredi dernier, dans la capitale irakienne son homologue irakien, Jabber Al-Aluaibi. Les deux ministres ont alors abordé l’évolution des marchés pétroliers et l’impact de la décision des membres de l’Opep et non Opep de réduire leur production sur la réduction des stocks et la stabilisation des marchés. Ils se sont aussi concertés à propos de la prochaine réunion ministérielle de l’Opep et se sont dit favorables pour la reconduction de l’accord Opep et non Opep du 10 décembre 2016 pour une période de 6 mois supplémentaires.
Dans la perspective de réunir les bonnes conditions pour mieux stabiliser les marchés et redonner confiance aux pays producteurs et consommateurs, les deux ministres ont également soutenu le maintien et le renforcement du cadre de coopération Opep et non Opep en 2018. M. Boutarfa a alors insisté sur «la nécessité de poursuivre les concertations et les échanges entre les pays Opep et non Opep en vue d’institutionnaliser un cadre de coopération sur une base régulière et durable».
Par ailleurs, l’expérience algérienne dans les domaines gazier, des hydrocarbures et de la formation a particulièrement intéressé la partie irakienne, souligne-t-on de même source.
R. E.