Un accord entre Moscou et Riyad fait rebondir le prix du Brent
Décidément, l’Arabie Saoudite et la Russie ne veulent plus d’un pétrole bon marché. Ces deux gros producteurs et exportateurs d’or noir ont conclu un accord historique prolongeant leur réduction de la production jusqu’en 2018. Le marché du pétrole n’a pas attendu longtemps pour réagir.
Ainsi, le prix du Brent est aujourd’hui de 52,5 dollars, gagnant presque deux dollars de plus par rapport à la veille. Moscou et Riyad ont reconduit durant neuf mois leur seuil de réduction de la production de pétrole, avant même la tenue de la réunion entre les pays Opep et hors Opep prévue le 25 mai à Vienne. Cette réunion devrait, en effet, être consacrée à la possibilité de prolonger l’accord de réduction de la production afin de faire remonter les prix.
Plusieurs pays membres de l’Opep ont déjà donné leur accord pour le prolongement de la durée de cet accord. Et l’Arabie Saoudite, membre de l’Opep, et la Russie, hors Opep, sont ainsi les moteurs de cet accord. Le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Al-Falih, et son homologue russe, Alexandre Novak, se sont engagés à «faire tout ce qu’il faut» pour réduire les stocks mondiaux et les ramener à leur moyenne d’il y a cinq ans. Ils ont dit avoir bon espoir de rallier à leur cause des pays producteurs autres que ceux qui font déjà partie de l’accord de réduction en cours. Autrement dit, ils pensent à des pays comme le Mexique dont les parts de marché représentent 3,48% de la production mondiale.
L’Arabie Saoudite, qui a été touchée de plein fouet par cette baisse vertigineuse des cours du Brent, œuvre de manière déterminée à faire remonter le prix du baril de pétrole au maximum possible. «Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait prolonger l’accord et nous continuerons à travailler pour faire augmenter les prix», a affirmé le ministre saoudien de l’Energie, repris par Reuters.
«Je pense que l’Opep et la Russie admettent que pour rallier le marché à leur cause, il leur faudra employer les grands moyens, allant bien au-delà d’une simple prolongation de l’accord», a fait remarquer un analyste d’Energy Aspects à Reuters.
L’Algérie œuvre depuis des semaines à s’assurer que tous les pays membres de l’Opep acceptent de prolonger l’accord de réduction. Si les pays de l’Opep et non Opep ne prolongent pas cet accord, qui prendra fin en juin prochain, le marché pétrolier va être fortement impacté. Aujourd’hui, le baril de pétrole connaît une légère hausse sur le marché européen. La baisse des stocks de pétrole en mer et la diminution des réserves américaines d’or noir peuvent jouer en faveur de la remontée des prix durant les prochains mois de l’année.
Hani Abdi
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