Discussions algéro-américaines : le dossier Daech au menu
Si officiellement, les discussions en cours à Washington entre notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue américain, Rex Tillerson, ont trait aux voies et moyens à même de renforcer la coopération multidimensionnelle entre les deux pays, il semblerait que le dossier libyen –notamment la présence plus qu’inquiétante du groupe terroriste Etat islamique (Daech) dans ce pays – ait pris la part du lion dans ces échanges.
En effet, selon le site d’information libyen Akhbar Libya, le secrétaire d’Etat américain a exprimé son inquiétude lors de sa rencontre avec le ministre algérien au sujet du «retour d’Irak de Syrie des terroristes de Daech pour au moins quatre pays de la région du Maghreb, à savoir l’Algérie, la Tunisie et le Maroc en plus de la Libye, qui est dans la boue depuis six années».
De son côté, Ramtane Lamamra a exposé au responsable américain la vision de l’Algérie pour le traitement des dossiers des terroristes en faisant référence à l’expérience de l’Algérie dans le traitement des «repentis» de l’activité armée après la décennie noire et leur réintégration dans la société «en vertu de d’un dispositif législatif et réglementaire, après avoir soumis les détenus dans les prisons au processus de réhabilitation», indique la source.
En outre, M. Lamamra a expliqué à son homologue américain que le gouvernement algérien «a dépassé le stade de la solution sécuritaire à cette problématique» et expliqué qu’il «présente une approche globale impliquant les corps de sécurité et du renseignement, l’armée, les imams des mosquées, les programmes d’éducation et de solidarité sociale, le contenu des médias», considérant que «le retour des combattants maghrébins des foyers de tension s’entrecroise dans certains de ses aspects avec le terrorisme vécu par l’Algérie au cours des années 1990», ajoute la même source.
Le journal libyen indique que le flux massif enregistré de combattants tunisiens qui ont décidé soudainement de retourner dans leur pays, sans que terrain juridique et politique ne soit préparé pour leur faire face, suscite de vifs désaccords au sein du pouvoir en Tunisie entre le président de Beji Caid Essebsi et ses adversaires.
Le site libyen note que l’Administration américaine organise périodiquement des réunions bilatérales et multilatérales avec les pays de la région pour définir les mécanismes pratiques visant à renforcer la coopération sur le plan de la sécurité entre les organes de divers pays, en particulier entre Washington et l’Algérie, pour faire face aux mouvements des organisations terroristes et des cellules dormantes qui leur sont associées.
Notons que Ramtane Lamamra a entamé mercredi une visite de travail à Washington, axée sur le renforcement des relations bilatérales et les questions politiques et sécuritaires d’intérêt commun.
Ramdane Yacine
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