Emeute à Bouira : le MAK de Ferhat Mehenni veut mettre la Kabylie à feu et à sang
Le Mouvement séparatiste MAK n’a pas réussi à marcher à Bouira. Les quelques centaines de personnes qui ont répondu aujourd’hui à son appel, ont été empêchées d’accéder au centre-ville, a-t-on appris de témoins sur place. Informé de cet appel lancé depuis plusieurs jours, la police a déployé un important dispositif sécuritaire, multipliant les points de contrôle en ville et à sa périphérie. La marche de ce mouvement non agréé avait pour but de revendiquer «l’amazighité» de cette wilaya. L’entêtement des organisateurs à franchir le cordon sécuritaire a fini par provoquer des affrontements entre les forces de maintien de l’ordre et quelques manifestants encagoulés. La ville a été pendant quelques heures, le théâtre d’affrontements. La police anti-émeutes a usé de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ces derniers jetaient des projectiles sur les forces de l’ordre.
Un calme précaire est revenu en milieu d’après-midi dans cette ville. Le mouvement séparatiste, dirigé de l’étranger par Ferhat Mehenni, a, en effet, tenté une démonstration de force, à l’image de ce qu’il a fait lors du double anniversaire du printemps berbère et du printemps noir à Tizi Ouzou et à Béjaïa. Jusque-là tolérées dans ces deux wilayas, les marches du MAK seront-elles désormais interdites ? C’est fort probable.
Le pouvoir semble prendre très au sérieux cette «menace séparatiste» que représente ce mouvement actionné à partir de Paris et de Rabat. Son inquiétude a été clairement exprimée par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, qui ne cesse, dans ses sorties médiatiques, de parler d’«intégrité territoriale menacée».
Autre formation politique qui évoque régulièrement cette menace, le FFS du défunt Hocine Aït Ahmed. Ce parti a, d’ailleurs, bâti sa campagne pour les législatives de 2012 et de 2017 sur l’unité nationale et la nécessité de trouver des solutions idoines à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays à travers la construction d’un consensus national.
En Kabylie, un nouveau mouvement moins radical que le MAK vient de voir le jour. Il s’agit du Mouvement pour la Kabylie (MPK), qui réclame une autonomie régionale dans une Algérie plurielle.
Pour certains, cet appel à une marche reflète un état de panique chez les partisans de Ferhat Mehenni, en perte de vitesse dans la région, après avoir opté pour une démarche radicale ; celle de vouloir séparer la Kabylie du reste du pays. C’est aussi une tentative de provoquer de graves violences qui soulèveraient le reste de la population comme en 2001.
Hani Abdi
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