Attentat déjoué de Béjaïa : les terroristes bénéficieraient d’un soutien local
Retour sur l’événement qui a secoué, ce samedi, la petite ville de Sidi Aïch, 45 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Deux bombes artisanales ont été désamorcées au lieu-dit Remila (à 4 kilomètres au nord du chef-lieu de commune), l’une dissimulée près d’une mosquée jouxtant la RN26, l’autre près d’une école primaire. C’est dire que les deux engins auraient provoqué un véritable carnage s’ils n’avaient pas été désamorcés à temps. C’est aussi la preuve que les terroristes qui les avaient posés à ces deux endroits très fréquentés, ou leurs commanditaires, visaient un coup d’éclat médiatique.
Deux facteurs expliquent le choix des terroristes de fomenter un attentat dans cette wilaya précisément, et aussi le choix du timing : par une attaque retentissante en plein cœur de la Kabylie, les auteurs cherchaient clairement à semer le chaos dans une région très mouvementée, où le moindre soubresaut, la moindre émeute est aussitôt répercutée par les médias et assimilée à une tentative de désobéissance.
Il faut dire que depuis janvier dernier, la situation ne s’est pas totalement normalisée. Des émeutes sporadiques, mais qui sont de plus en plus violentes, comme c’est le cas au village Rafour, dans la wilaya de Bouira, limitrophe de la wilaya de Béjaïa (lire notre article en Une), sont signalées. A cela s’ajoutent des incursions de plus en plus osées des activistes du MAK, qui cherchent, eux aussi, à provoquer des désordres durables dans la région. Cela dit, l’objectif des terroristes est, de ce point de vue, plutôt nihiliste, puisqu’ils savent d’emblée qu’ils ne peuvent pas rallier la population à leur cause.
S’agissant du choix du petit hameau de Remila pour perpétrer leur forfait, les criminels ont dû bénéficier d’un soutien local. Selon nos sources, plusieurs personnes résidant dans un vieux bidonville jouxtant l’oued Soummam ont déjà été arrêtées, à des périodes intermittentes, pour soutien au terrorisme. Il apparaît clair qu’un réseau de soutien au groupe armé qui infeste toujours la zone montagneuse allant de Tifra à Yakourène, en passant par la forêt de l’Akfadou, vers l’ouest, active toujours autour de ce village, où a été érigée une immense caserne de gendarmerie qui devrait être inaugurée cette année.
Rabah A.
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