Les graves accusations d’Omar El-Béchir à l’encontre de l’Egypte
Le président soudanais Omar El-Béchir a accusé mardi le gouvernement égyptien de soutenir des mouvements rebelles armés soudanais et de vendre à son pays des munitions périmées. Dans un discours prononcé à Khartoum, à l’occasion d’une cérémonie destinée à décorer d’anciens combattants, Omar El-Béchir a déclaré que «malgré les intrigues et la conspiration, les forces armées soudanaises sont inébranlables et enregistrent victoire après victoire».
Le président soudanais a salué le «courage des fils des forces armées soudanaises qui ont enregistré ces dernières quarante-huit heures des victoires décisives dans le Darfour». Omar El-Bachir a révélé à ce propos que son armée a réussi dimanche à mettre la main sur des véhicules blindés égyptiens utilisés par des rebelles égyptiens au Darfour pour attaquer des positions de l’armée soudanaise. Il a affirmé que les assaillants ont lancé leurs attaques à partir du Sud-Soudan et de la Libye à bord de blindés égyptiens. Omar El-Béchir a soutenu que son pays faisait actuellement «face à une grande conspiration», dans la mesure où, a-t-il expliqué, «les forces rebelles ont mené deux grandes offensives simultanées avec 64 véhicules blindés». «Fort heureusement, a-t-il ajouté, notre armée a déjoué ce complot en neutralisant rapidement l’ennemi.»
Le président soudanais s’est dit déçu que les blindés saisis soient égyptiens, alors que le Soudan a combattu pendant 17 ans sans recevoir aucune aide du Caire. Revenant sur cet épisode ancien, le président Omar El-Béchir a accusé le gouvernement égyptien de lui avoir fourgué des munitions périmées malgré que le Soudan s’est tenu aux côtés de l’Egypte durant la guerre de 1973 qui l’avait opposé à Israël. Les services de renseignements soudanais ont posté sur facebook des photos et des vidéos des blindés saisis sur les rebelles du Darfour et présentés comme étant égyptiens.
S’exprimant au nom du ministère égyptien des Affaires étrangères, le conseiller Ahmed Abou Zeid a nié en bloc les accusations portées à l’encontre de son pays par le Soudan. Il a soutenu que l’Egypte respecte la souveraineté du Soudan, n’interfère pas dans ses affaires internes et n’a jamais cherché à nuire à son peuple. Ahmed Abou Zeid a rappelé que la politique étrangère de l’Egypte repose sur le respect du droit international, les principes de bon voisinage et de non-agression, en particulier lorsqu’il s’agit de pays comme le Soudan avec lequel l’Egypte entretient des relations fraternelles.
Le conseiller au ministère égyptien des Affaires étrangères a ajouté que son pays n’a jamais cessé de plaider en faveur de l’unité du Soudan et de se battre sur la scène internationale durant 15 années pour éviter au Soudan de subir des ingérences étrangères et d’être la cible de sanctions. Ahmed Abou Zeid a rappelé que l’Egypte a participé à toutes les négociations de paix entre le gouvernement soudanais et les mouvements rebelles au Darfour et qu’elle possède actuellement des troupes sur le terrain au sein de la mission de maintien de la paix des Nations unies qui se trouve au Darfour.
Sadek Sahraoui
Comment (9)