Le MAK s’en prend à Algeriepatriotique et se range du côté du régime monarchique
Après de longues semaines de silence sur ce qui se passe à Al-Hoceïma, dans le Rif marocain, le chef du mouvement séparatiste MAK, Ferhat Mehenni, réagit timidement à cette révolte populaire réprimée. Dans un entretien accordé à l’agence Siwel – qui appartient à ce mouvement séparatiste qu’il préside – Ferhat Mehenni commence par reconnaître qu’il avait réagi suite à la pression médiatique. Sans le citer, Ferhat Mehenni faisait visiblement référence à Algeriepatriotique qui relevait dans un article intitulé «Les événements d’Al-Hoceïma confirment la soumission du MAK au pouvoir marocain», l’absence de réaction de la part de ce mouvement.
«Après plus de quinze ans de black-out contre nous, voilà qu’étrangement, ce sont nos censeurs qui nous pressent de nous exprimer», affirme-t-il dans cet entretien dans lequel il tente de justifier son silence de plusieurs semaines et les positions du MAK par rapport à la révolte du Rif. Ferhat Mehenni tente ainsi de retourner la situation en sa faveur en évoquant la répression des manifestants du MAK à Bouira qui n’aurait, selon lui, pas soulevé l’indignation que suscitent aujourd’hui les événements du Rif.
Ferhat Mehenni, qui estime qu’il est tenu par «l’obligation de solidarité avec ses frères rifains», préfère donc dénoncer les articles soulevant son silence sur ce qui se passe dans les régions berbères marocaines. «Leur tapage médiatique sur notre supposé silence est trop sournois pour être honnête. Cette pression qu’ils veulent exercer sur nous met trop à nu leur mauvaise foi. En fait, ils veulent faire croire que si le MAK-Anavad ne se prononce pas sur la révolte du Rif, c’est pour ne pas gêner le Makhzen», a souligné M. Mehenni, qui n’explique cependant pas ce long silence de son mouvement sur des événements qui touchent des Berbères marocains.
La réaction de Ferhat Mehenni est beaucoup plus une «mise au point» à la presse qu’une déclaration de soutien aux Rifains. Il dit que les revendications des populations du Rif sont légitimes. Il condamne au détour d’une phrase la répression qu’il estime «contreproductive», mais ne cite aucunement les autorités marocaines.
En évoquant également le leader du mouvement du Rif, Nasser Zefzafi, qui a été arrêté, Ferhat Mehenni se contente de demander qu’il soit immédiatement remis en liberté et que son intégrité physique soit préservée. Mais Ferhat Mehenni ne semble pas soutenir les positions radicales de ce leader du mouvement Hirak. «La révolte du Rif est historique et nous refusons de la réduire au seul discours de son porte-drapeau», conclut-il.
Par sa réaction timide et sans relief, dans laquelle il ne cite nullement le pouvoir marocain, Ferhat Mehenni ne fait que confirmer qu’il ne veut réellement pas gêner le Makhzen.
Hani Abdi
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