Expulsion de diplomates russes : Moscou dénonce une surmédiatisation
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a fustigé, jeudi à Saint-Pétersbourg, «le tapage médiatique entourant le renvoi de diplomates russes de Moldavie et d’Estonie, lequel sert à fournir au public des gages d’un prétendu démantèlement d’un réseau». «L’expulsion de diplomates est une pratique courante dans le monde. Régulièrement, des employés des missions diplomatiques se voient renvoyés de tel ou tel pays. Or, si la plupart des cas d’expulsion restent inconnus du grand public, dans le cas de la Russie, ceci fait grand bruit», a déclaré à Sputnik la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Toutefois, selon elle, quand l’expulsion concerne des diplomates russes, ceci est «immédiatement divulgué au grand public et s’annonce au son des fanfares». «Tout ceci fait partie de la campagne médiatique relative à la main du Kremlin, soit aux prétendues tentatives de s’ingérer dans les affaires internes d’un Etat, dans les élections, etc. Il faut des preuves, mais il n’y en a pas. C’est-à-dire que lorsqu’on demande comment Moscou s’ingère, personne ne répond, il n’y a pas de fait. Or, un geste aussi retentissant (que l’expulsion de diplomates, ndlr) est censé montrer au public que ceci en est une preuve. Voilà, un réseau a été ‘‘démantelé’’», a estimé Mme Zakharova en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).
«Le renvoi d’employés est une pratique courante dans le monde entier, et pas uniquement avec la Russie. La plupart des cas restent inconnus du grand public. Ce sont des questions techniques qui sont résolues sans bruit ni poussière. Pour des raisons évidentes, un pays ou une partie a des soupçons, dispose de faits incontestables ou a tout simplement envie d’expulser un employé de la mission diplomatique de tel ou tel Etat. (…) Ensuite, suit une réponse symétrique», a expliqué la diplomate.
Le 26 mai, le ministère estonien des Affaires étrangères a annoncé avoir décidé d’expulser le consul général de Russie à Narva et son adjoint, Dmitri Kazennov et Andreï Sourgaïev, sans expliquer sa décision. Le ministère russe des Affaires étrangères a fustigé cette décision, la qualifiant d’acte hostile et infondé et prévenant qu’il ne resterait pas sans réponse. Ensuite, le 29 mai, la Moldavie a déclaré cinq diplomates russes persona non grata. En réponse à l’expulsion de diplomates russes de Moldavie, la Russie a ordonné à cinq employés de la mission diplomatique moldave à Moscou de quitter le pays dans les trois jours suivants.
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