Après les pays de l’Afrique de l’Est : la Cédéao ouvre la porte du Sahel à Israël
La présence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au Sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont les travaux doivent s’ouvrir mardi à Monrovia, confirme la volonté d’Israël d’être plus présent et plus influent en Afrique. Benjamin Netanyahu ralliera la capitale du Libéria à la tête d’une importante délégation. Opposés à l’invitation adressée à Benjamin Netanyahu, des pays importants de l’organisation ont néanmoins décidé de réduire au minimum leur niveau de représentation à ce rendez-vous régional.
Ces derniers temps, l’Etat hébreu se montre très actif sur le continent. Le Premier ministre israélien s’était rendu l’an passé dans quatre pays africains, dont le Togo, où il devrait rencontrer en octobre prochain une trentaine de dirigeants africains au cours d’un sommet Afrique-Israël. Benjamin Netanyahu se rendra à Monrovia officiellement pour «offrir aux quinze pays de la Communauté des partenariats dans divers domaines tels que l’agriculture». Sa participation au 51e sommet de la Cédéao est le cheminement d’un processus de rapprochement lancé il y a quelques années.
Le président de la Commission de la Cédéao, Marcel de Souza, s’était rendu, lui aussi, en juillet 2016 en Israël où il a eu des entretiens avec le chef du gouvernement et le président, Rueven Rivlin. Cette visite a été suivie par le déplacement, en décembre dernier, de représentants de la Communauté à Tel-Aviv pour prendre part à une conférence sur l’agriculture. Outre l’agriculture, les Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Ouest disent espérer aussi une assistance israélienne dans la lutte contre les groupes terroristes qui menacent la sécurité dans la région.
La demande a bien évidemment fait sauter de joie Netanyahu qui recherche de nouveaux marchés pour l’agriculture de son pays, sa haute technologie et sa sécurité mais aussi développer une diplomatie internationale un peu plus rapprochée avec l’Afrique.
En agissant de la sorte, les pays membre de la Cédéao ne font, en réalité, qu’ouvrir la porte du Sahel à Israël. A noter que c’est lors de ce sommet que les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest doivent se prononcer sur la demande du Maroc d’intégrer la Cédéao.
Sadek Sahraoui
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