Les Marocains de Belgique : «Makhzen dégage !»
Des centaines de personnes ont participé vendredi, en fin d’après-midi, à un sit-in devant le siège des institutions européennes à Bruxelles pour exprimer leur solidarité avec les détenus de la contestation populaire qui secoue, depuis sept mois, Al-Hoceïma, ville de la région du Rif, dans le Nord du Maroc. Aux cris de «Al-Hoceïma en danger», «Non à la militarisation du Rif !» ou encore «Non aux arrestations et aux kidnappings !», les Marocains de Belgique se sont rassemblésnon loin du siège de la Commission européenne et du Conseil de l’Union européenne, pour exiger la libération du leader du mouvement de contestation, Nasser Zefzafi et de toutes les autres personnes arrêtées.
Les participants au rassemblement, organisé à l’initiative du Comité bruxellois du suivi du décès de Mohcine Fikri, brandissaient une banderole avec le portrait du leader emprisonné de la contestation, Nasser Zefzafi et d’autres barrées d’un «Arrêtez-nous, nous sommes tous des activistes !», «Nous sommes tous des Zefzafi !», ou encore «Etat corrompu !». «Dignité pour le Rif», «Makhzen dégage !», clamaient les participants au sit-in dont certains brandissaient des drapeaux amazighs et un portrait géant d’Abdelkrim El-Khettabi, chef du mouvement de résistance contre la France et l’Espagne lors de la guerre du Rif.
«Halte à la militarisation, libérez les prisonniers, Al-Hoceïma assiégée !», ont également scandé les protestataires qui ont, comme leurs compatriotes à Al-Hoceïma, juré fidélité au Rif. Des slogans récurrents depuis le début du mouvement de contestation qui secoue le Nord du Maroc vers la fin de l’année dernière, à la suite du décès de Mohcine Fikri, un vendeur de poisson mort broyé dans une benne à ordures à Al-Hoceïma. Les organisateurs du rassemblement ont dénoncé, en outre, la corruption, la dilapidation des deniers publics, le sous-développement de la région plus prononcée que dans les autres régions de ce pays pauvre, la répression des manifestants, exigeant la libération des militants du «Hirak errif».
Les organisateurs du sit-in ont annoncé d’autres actions de solidarité avec les détenus du mouvement à travers notamment des contacts avec des organisations de défense de droit de l’Homme, pour les informer des «violations des droits de l’Homme et des libertés générales» commises par la monarchie marocaine. Le rassemblement s’est déroulé sans incidents et s’est dispersé trois heures plus tard sous le regard vigilant des forces de la police bruxelloise, déployée en nombre pour empêcher un éventuel débordement et sécuriser les lieux.
R. I.
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