Licencié pour une raison qui n’a pas été révélée : le PDG de Naftal sera-t-il réhabilité ?
Le PDG de Naftal, Hocine Rizou, limogé suite à l’affaire de la vidéo attentant à son honneur, diffusée par des personnes malveillantes que les services de sécurité s’attellent à démasquer, sera-t-il réhabilité ? Ceux qui ont pris la décision de débarquer ce manager au lendemain de cette cabale se sont-ils précipités ? Ont-ils été manipulés ? Ont-ils cédé aux pressions du puissant syndicat d’entreprise dont les intérêts directs semblent avoir été dérangés par le PDG dont les propos acerbes, au sujet de certains nababs qui font la loi à Naftal, l’ont poussé vers la porte de sortie d’une manière aussi fracassante ?
Dans un reportage réalisé par une chaîne de télévision privée – elle-même au centre d’une vive polémique –, le désormais ex-président-directeur général de Naftal est montré entouré des membres de sa famille respectable et soutenu par celle-ci, qui parle d’un homme «à l’éducation exemplaire». Comme pour démentir toute suspicion de dépravation morale concernant Hocine Rizou, ce dernier est filmé conduisant une prière chez lui, entouré de son épouse, ses enfants, son frère aîné et sa sœur.
Dans le même temps, des cadres de Naftal, qui soutiennent l’action de Hocine Rizou, ont publié une vidéo, tournée à l’aide d’un téléphone portable, montrant l’ex-PDG disant ses quatre vérités à ses proches collaborateurs. «Il n’est pas normal qu’un pauvre pompiste touche le misérable salaire de 23 000 DA pendant que vous roulez en grosses cylindrées fournies par l’entreprise», avait-il maugréé, ne cachant pas son dégoût face à ce qu’il considérait comme un abus, voire un détournement de biens sociaux.
D’autres vidéos montrent Hocine Rizou sur le terrain, échangeant avec les travailleurs, sans protocole aucun. «Personne ici ne craint pour l’avenir de Naftal plus que moi !» a-t-il lancé, allusion à la difficulté de la mission qui lui avait été assignée et pleinement conscient des résistances auxquelles il allait faire front car il allait s’attaquer à des acquis et à des réflexes vieux de plusieurs décennies. Mais l’ex-PDG ignorait vraisemblablement jusqu’où ses détracteurs pouvaient aller dans leur ignominie, lui qui avait décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière et de mettre de l’ordre dans une entreprise qui ne vit que grâce à l’argent du contribuable, le produit principal de son activité – le carburant – étant subventionné par l’Etat.
L’actuel PDG de Sonatrach a été disculpé et nommé à la tête de la plus grande compagnie nationale. Hocine Rizou sera-t-il, à son tour, rétabli dans ses droits ?
Karim Bouali
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