Manifestations du Rif : des eurodéputés interpellent Mohammed VI
Les eurodéputés écologistes ont demandé au roi Mohammed VI de prendre en compte les attentes du peuple marocain et de ne pas réprimer les tentatives d’expression politique d’un profond malaise à Al-Hoceïma, épicentre de la contestation qui secoue depuis sept mois la région.
Pour interpeller le roi du Maroc et soutenir les mouvements sociaux, le Groupe des Verts/ALE au Parlement européen ont demandé à ce que la situation dans le Rif fasse l’objet d’«une résolution d’urgence» du Parlement européen en ce mois de juin 2017 afin de mettre la lumière sur les développements que les principaux groupes politiques feignent ignorer et en vue de faire pression pour une résolution pacifique des tensions.
«En espérant que le Parlement européen s’exprime prochainement sur ce sujet, nous demandons l’abandon des charges retenues contre Nasser Zefzafi (meneur du mouvement contestataire), la libération des prisonniers politiques, la mise en œuvre d’un véritable dialogue avec les mouvements sociaux et le respect des libertés de la presse et de rassemblement», ont-ils plaidé.
Le 28 octobre 2016, le poissonnier rifain Mohsin Fikri était arrêté pour une supposée vente illégale de poisson et mourrait tragiquement, broyé dans un camion à ordures alors qu’elle tentait de s’opposer à la destruction de sa marchandise. Une vague de solidarité nationale s’en était suivie. La région du Rif et la ville d’Al-Hoceïma n’ont pas connu de répit depuis, et les habitants contestent le mépris dont ils sont l’objet alors qu’ils ne revendiquent que le respect de leur dignité de citoyens marocains.
Dans un mouvement de contestation pacifique, Hirak demande simplement à ce que la région ne soit plus marginalisée, notamment grâce à la construction d’un hôpital et d’une université qui font grandement défaut. Le pouvoir fait des promesses «mais seule la répression est devenue réalité» ont constaté les élus européens.
Le leader de la contestation, Nasser Zefzafi a été arrêté le 29 mai dernier pour des motifs «fallacieux». Jugé pour atteinte à la sûreté de l’Etat, il risque la peine de mort. Depuis, des dizaines d’autres activistes ont été arrêtés et «soumis à des brutalités policières». Le mouvement de solidarité avec les manifestants d’Al-Hoceïma s’est à nouveau étendu au reste du pays.
R. I.
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