Terrorisme islamophobe
Par Kamel Moulfi – Après l’attaque terroriste qui a visé la mosquée de Finsbury Park, dans le nord de Londres, les précisions données par le correspondant d’Algeriepatriotique dans la capitale britannique (voir article AP) ne sont pas passées inaperçues : ce lieu de culte est «très fréquenté par la communauté algérienne située dans un quartier baptisé par les médias Little Algiers (le petit Alger)». Il faut ajouter que cette mosquée a été souvent médiatisée pour sa réputation de centre de diffusion de l’islamisme et de rayonnement sur un espace qui a été baptisé Londonistan de façon très significative. C’est de là que partaient les prêches enflammés d’Abou Hamza, avant qu’il ne soit condamné à la prison à perpétuité en janvier 2015 pour des affaires de terrorisme et extradé vers les Etats-Unis.
Il s’agit du deuxième attentat qui a ciblé, depuis le début de l’année dans un pays occidental, un site religieux fréquenté par des musulmans. Le 29 janvier 2017, c’était à Québec, au Canada : deux hommes au visage masqué ont tiré sur des fidèles rassemblés pour la prière du soir au Centre culturel islamique de la ville, tuant six personnes et blessant huit autres. La police canadienne avait qualifié cet acte de «terroriste». Algeriepatriotique (voir art. du 2 mars 2017) avait fait état de la montée de l’islamophobie dans ce pays, prouvée par l’activité d’un groupuscule se présentant comme le «Conseil des citoyens conservateurs du Canada» qui a lancé des menaces contre la communauté musulmane.
L’emploi de méthodes «labellisées» Daech – une camionnette qui fonce sur la foule ou l’irruption d’hommes armés dans une salle – permet de conclure à des signes précurseurs d’actes terroristes commis sous le prétexte de la vengeance contre les musulmans, sur fond d’ambiance islamophobe qui serait nourrie par le comportement, choquant en «terre chrétienne», des musulmans eux-mêmes. Le doute sur l’origine de l’incendie qui a ravagé une tour d’habitation à Londres, entretenu sur la base de la rumeur laissant croire qu’il s’agirait d’un acte criminel visant les ressortissants musulmans, renforce cette impression.
K. M.
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