La Cour de Batna réduit les peines infligées à 6 ahmadites
La Cour d’appel de Batna a prononcé aujourd’hui son verdict dans le procès en appel de 6 «ahmadis». Condamnés en mars dernier en première instance à des peines allant de 2 à 4 années de prison ferme, ces 6 ahmadis ont vu leur peine réduite.
Ainsi, la Cour d’appel a condamné cinq prévenus dans cette affaire à une année de prison ferme. Le sixième a écopé d’une peine de 6 mois avec sursis, a-t-on appris d’une source judiciaire. Ces ahmadis ont été reconnus coupables «collecte de dons non autorisée, activité dans une association non autorisée et distribution de documents portant atteinte à l’intérêt national». La condamnation de ces ahmadis en première instance avait suscité de vives réactions.
Amnesty International (AI) a interpellé, le 19 juin, les autorités algériennes sur le traitement réservé aux membres de cette secte, appelant l’Algérie à mettre un terme à sa campagne de répression contre les ahmadis. Cette ONG a plaidé pour la libération de ces mis en cause qui ont été condamnés à des peines d’emprisonnement allant de 2 à 4 ans et à des amendes d’un montant de 300 000 DA (2 750 dollars environ), le 27 mars. Des peines qu’Amnesty a qualifiées de «lourdes».
«Au moins 280 femmes et hommes ahmadis ont fait l’objet d’enquêtes ou de poursuites l’année dernière, après une vague d’arrestations qui a suivi le rejet par les autorités d’une demande d’enregistrement d’une association ahmadie et de l’inauguration d’une mosquée en 2016», a souligné Amnesty. Selon des chiffres non officiels, il y aurait plus de 2 000 Ahmadis en Algérie.
L’ahmadisme, qui revendique des millions de fidèles dans le monde, a été fondé par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXe siècle au Penjab (nord-ouest de l’Inde). Les ahmadis sont convaincus que Mirza Ghulam Ahmad est le «messie des derniers temps», cité dans le Coran et annoncé par le prophète Mohammed (QSSL).
L’ahmadisme n’est cependant pas reconnu dans le monde musulman. Il a été déclaré secte non liée à l’islam en 1973 par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), basée à Jeddah, et dont l’Algérie est membre.
Hani Abdi
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