Le despote Ferhat Mehenni appelle au lynchage de ses opposants en Kabylie
Le chef du mouvement séparatiste MAK, Ferhat Mehenni, se comporte de plus en plus comme un véritable despote envers ses partisans. Il ne tolère plus aucune voix discordante, ni aucune concurrence qui puisse troubler le pouvoir personnel qu’il exerce sur son organisation depuis sa création en 2003. Pour ce faire, il ne s’encombre d’aucun scrupule pour jeter l’opprobre sur ses rivaux potentiels.
Sa cible depuis quelques jours est l’ex-président la structure du MAK en Kabylie, Bouaziz Aït Chebib. Après l’avoir forcé à démissionner en novembre 2016, il l’accuse aujourd’hui ouvertement d’avoir livré, ce mardi, un «militant», présenté comme «représentant diplomatique du MAK en Afrique du Sud», à la police dans la région de Makouda, wilaya de Tizi Ouzou.
Pour Aït Chebib, cette accusation «constitue un appel public au lynchage, à une déferlante de haine», affirme-t-il dans une déclaration parue sur le site Tamurt, porte-voix des autonomistes, ayant pris leurs distances avec la ligne actuelle du MAK. «Face à cet appel au meurtre, je tiens pour responsable Ferhat Mehenni de toute atteinte qui pourrait survenir sur ma personne ou sur des militants», met en garde cet activiste qui continue ainsi à faire les frais de son opposition à la fascisation de son mouvement.
Grisé par le succès des manifestations organisées ces deux dernières années par ses partisans en Kabylie, à l’occasion de la commémoration du printemps berbère, le gourou du mouvement, Ferhat Mehenni, ne cesse de monter les enchères, en appelant ses fidèles à radicaliser leur action et à créer une police populaire dans les villes et villages de Kabylie pour y organiser la vie sociale en lieu et place des autorités. Dernière saillie en date, l’ex-chanteur de la troupe Imazighen Imula envisage d’appeler, au nom de son mouvement, à des grèves générales, en prévenant qu’il usera de la force pour faire respecter le mot d’ordre par l’ensemble des citoyens de Kabylie. «Ceux qui refuseront de s’y soumettre assumeront les conséquences de leur choix», a-t-il menacé dans un message vidéo diffusé sur l’organe du MAK, Siwel.
Cela dit, pour certains observateurs avertis de la scène politique, cette nouvelle agitation des dirigeants de l’organisation séparatiste trahit un malaise «existentiel» qui la mène de fracture en fracture et qui finira par isoler complètement ses porte-voix de leur environnement naturel.
R. Mahmoudi
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