L’Arabie Saoudite et ses alliés arabes lancent un dernier ultimatum au Qatar
L’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn, les quatre pays ayant juré au début de mois de juin de faire payer cher au Qatar son ingérence dans les affaires intérieures des nations arabes, préparent une nouvelle batterie de mesures destinées à obliger l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani à rentrer durablement dans les rangs.
Citant une source arabe de haut niveau, le journal égyptien Al-Ahram a rapporté aujourd’hui que Le Caire, Riyad et Abou Dhabi ont convenu d’accentuer l’isolement du Qatar dans le cas où l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani refuserait de se plier à leurs exigences. D’après la même source, un délai de 72 heures a été donné à Doha pour répondre favorablement aux 13 conditions fixées par l’Arabie Saoudite, les Emirats, l’Egypte et Bahreïn pour mettre fin à leur blocus.
En cas de rejet de leurs conditions, les quatre pays prévoient de resserrer l’isolement du petit émirat gazier à travers la mise en place de «nouvelles mesures sévères». Selon les sources du journal égyptien, ces mesures comprennent la mise en place d’un embargo économique, le gel de l’adhésion du Qatar au Conseil de coopération du Golfe (CCG), la création d’une base militaire arabe des quatre pays à Bahreïn et le gel des avoirs du Qatar aux Emirats, en Egypte, en Arabie Saoudite et à Bahreïn.
Mardi, le Qatar refusait toujours d’obtempérer aux tirs de sommation de ses voisins. Doha avait encore réclamé des preuves sur les accusations de soutien au «terrorisme» lancées par l’Arabie Saoudite. «Le Qatar s’engagera dans un dialogue constructif» avec ses adversaires «si leurs allégations (sur le soutien au «terrorisme») sont soutenues par des preuves claires», a dit son ministre des Affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, cité par les médias à Doha.
Les quatre adversaires du Qatar avaient fixé au début un ultimatum de dix jours à Doha pour satisfaire à leur liste de 13 demandes qui lui a été remise le 22 juin par le Koweït. Ils exigent du Qatar notamment de cesser de soutenir le terrorisme, de fermer la chaîne de télévision Al-Jazeera, de réduire ses relations avec l’Iran et de fermer la base militaire turque sur son territoire. Le Qatar n’a pas encore répondu, mais a jugé ces «demandes déraisonnables». Il s’en n’est pas fallu davantage pour susciter à nouveau le courroux du roi Salman et d’Abdelfattah Al-Sissi.
Sadek Sahraoui
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