Londres vend des armes aux Al-Saoud pour commettre des crimes au Yémen
A la surprise générale, la plus haute autorité judiciaire britannique a qualifié de «légales» les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, malgré les soupçons de l’implication de Riyad dans des crimes de guerre au Yémen. La cour de justice britannique a jugé ce lundi qu’il n’y avait pas de risque que Riyad viole le droit humanitaire international dans le conflit qui l’oppose aux rebelles houtis au Yémen, et qu’en conséquence, la Grande-Bretagne pouvait continuer à vendre des armes à l’Arabe Saoudite.
Le verdict prononcé par un juge de la plus haute juridiction était sans appel : «L’Arabie Saoudite a été et demeure véritablement engagée à respecter le droit international humanitaire. Et il n’y avait pas de ‘‘risque réel’’ qu’il puisse y avoir des ‘‘violations graves’’ du droit humanitaire international.» Ce jugement fait suite au recours de l’organisation Campaign Against Arms Trade (CAAT), qui mène depuis plusieurs années une campagne pour bloquer les licences d’exportation des bombes de fabrication britannique ou des avions de combat utilisés par la coalition arabe dirigée par Riyad dans le conflit au Yémen.
En tout état de cause, les rapports en provenance de l’ensemble des organisations de défense des droits humains sont catégoriques : Riyad a bel est bien provoqué des massacres dans les interventions de ses forces à l’étranger. Selon l’ONU, le conflit au Yémen a fait plus de 8 000 morts et 45 000 blessés, dont la moitié sont des civils. En janvier dernier, un rapport de l’ONU enquêtant sur des frappes aériennes menées par l’Arabie Saoudite a conclu que la plupart des opérations ayant entraîné des massacres sont la résultante d’un «processus de ciblage inefficace», soulignant avec certitude le non-respect par la coalition dirigé par Riyad des exigences du droit international humanitaire.
«C’est un verdict très décevant et nous allons faire appel», a assuré Andrew Smith, un des responsables de la campagne contre le commerce d’armement, soulignant en substance que «si ce verdict est confirmé, il sera considéré comme un feu vert pour que le gouvernement britannique continue d’armer et de soutenir les dictatures brutales qui violent les droits de l’Homme. Comme l’Arabie Saoudite qui n’accorde aucune considération au principe du droit humanitaire international».
De Londres, Boudjemaa Selimia
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