Crise au FLN : Djamel Ould-Abbès demande un «délai de grâce» à Bouteflika
Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, fait le vœu d’organiser lui-même son départ de la tête du vieux parti. Selon nos sources, Djamel Ould-Abbès, de plus en plus contesté au sein du parti et ayant perdu ses sponsors au sein du régime, demande ainsi, vu son âge, mais aussi son long soutien au chef de l’Etat, un «délai de grâce» pour «une sortie honorable».
Le SG du FLN, qui n’a jusque-là pas pu rencontrer le président Bouteflika malgré ses insistantes demandes, se contente de solliciter son «aide» à travers son entourage. Après le scandale des listes aux élections législatives de mai dernier et la perte d’une soixantaine de sièges au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), Djamel Ould-Abbès voit l’étau se resserrer autour de lui et ses proches. L’implication de l’un de ses collaborateurs et d’un membre de sa famille dans ce qui s’apparente à un marchandage de places sur les listes électorales des dernières législatives, ont fortement fragilisé sa position au sein du FLN et mis à mal sa «volonté» d’effacer le lourd héritage de son prédécesseur Amar Saïdani.
L’échec par lequel se sont soldées les dernières législatives a fait grossir les rangs des mécontents et des contestataires de sa gestion du parti. Le dernier en date à critiquer la gestion de M. Ould-Abbès est son conseiller en communication, l’ex-ministre Moussa Benhamadi, qui a jeté l’éponge mardi dernier et qui a vite décrié la méthode de gestion du SG du FLN.
Outre les frondeurs habituels, représentés par les deux caciques Abdelkrim Abada et Abderrahmane Belayat, Ould-Abbès fait face depuis sa nomination au poste, en remplacement du trublion Amar Saïdani, à une nouvelle contestation. Une fronde conduite notamment par Hocine Khaldoune, premier à démissionner du bureau politique quelques mois seulement après l’installation d’Ould-Abbès. Ces frondeurs ont vu leurs rangs se renforcer par de nombreux «déçus» des dernières législatives.
Les rapports parvenus à la présidence de la République sur la situation interne du parti sont alarmants, assurent nos sources. Ce qui a amené les hautes autorités à décider d’apporter des changements dans le staff dirigeant. Des changements qui commenceront par le remplacement de M. Ould-Abbès. Mais la Présidence refuse de le faire dans la précipitation, comme dans le cas d’Amar Saïdani. Car, elle veut trouver un responsable plus ou moins jeune qui n’a pas de liens directs avec les conflits qui ont secoué l’ex-parti unique depuis 2003.
Si Ould-Abbès a annoncé très tôt la tenue de la session ordinaire du comité central, c’est dans le but de profiter de ce «délai de grâce», tout en espérant que le vent finira par tourner en sa faveur. Les jeux de coulisses font rage et l’été ne sera assurément pas de tout repos pour le SG du FLN.
Hani Abdi
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