Une déclaration de l’ambassadeur d’Arabie Saoudite irrite les Algériens
Dans une déclaration à une chaîne de télévision privée algérienne, diffusée mercredi soir, l’ambassadeur d’Arabie Saoudite à Alger, Sami Bin Abdallah Salah, s’est violemment attaqué au mouvement palestinien Hamas, qu’il qualifie d’«organisation terroriste» qui, selon lui, «dirige ses complots à partir des hôtels 5 étoiles au Qatar».
Un discours que les Algériens n’ont pas, il faut le dire, l’habitude d’entendre de la bouche d’un diplomate arabe et, a fortiori, d’un diplomate représentant un pays qui se vante d’être «le bouclier» de l’islam et des musulmans. Pour la majorité des Algériens, la résistance palestinienne reste une, tant les efforts et les actions sont menés contre un seul et même ennemi, à savoir l’entité sioniste. Chose qui a fait réagir des dizaines d’internautes sur la Toile pour exprimer leur indignation et, surtout, leur incompréhension face à cette offense faite à un mouvement ayant fait ses preuves en matière de résistance et consenti des sacrifices indéniables, abstraction faite de ses accointances idéologiques ou confrériques. Certains internautes ont aussitôt créé, à l’occasion, un hashtag sur Twitter : Hamas muqawama_much_irhab (Hamas _résistance_non-terrorisme). Pour le diplomate saoudien, la résistance doit être l’apanage de la seule OLP, dominée par le mouvement Fatah de Mahmoud Abbas.
Premier parti politique à réagir à la sortie de l’ambassadeur d’Arabie Saoudite, le MSP. Le parti estime, dans un communiqué diffusé sur son site officiel, que le diplomate «a passé outre toutes les chartes arabes et internationale garantissant au peuple le droit de mener la résistance, sous toutes ses formes, contre l’occupant». Le MSP qualifie cette déclaration d’«atteinte» et d’«insulte» à la Révolution algérienne et à ses martyrs. Enfin, le parti islamiste algérien exige des excuses publiques de l’ambassadeur saoudien au peuple algérien d’abord, puis au peuple palestinien et à l’ensemble des pays arabes et musulmans.
Evoquant le conflit actuel opposant l’Arabie Saoudite et quatre autres pays arabes au Qatar, l’ambassadeur a exclu toute intervention armée contre le petit émirat pour dénouer la crise, en affirmant que de nouvelles sanctions lui seront infligées progressivement «jusqu’à ce que le Qatar réponde aux exigences des pays assiégeants», sans d’autres précisions.
Dans le même sillage, le diplomate saoudien a rejeté tout lien entre la crise actuelle avec la dernière visite effectuée par le président américain, Donald Trump, en Arabie Saoudite, pour présider un sommet Etats-Unis-monde musulman.
R. Mahmoudi
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