La scène artistique nationale en deuil : Blaoui El-Houari n’est plus
Les artistes de la wilaya d’Oran sont unanimes à considérer que la disparition du défunt Blaoui El-Houari, survenue mercredi, aux premières heures de la matinée, est une grande perte pour la scène artistique nationale.
Le chanteur Houari Benchenet a estimé, dans une déclaration à l’APS, que la scène artistique nationale, avec la disparition de Blaoui El-Houari, perd un grand nom et une de ses icônes. «El-marhoum (le défunt) a été une véritable école pour les jeunes chanteurs. Il a été un des fondateurs de la chanson oranaise moderne», a souligné l’interprète de Marsem Wahran.
«Le défunt Blaoui El-Houari a joué un grand rôle dans l’émergence de plusieurs figures artistiques de la chanson oranaise et moderne. Il a eu le mérite d’avoir interprété des chansons qui ont eu un écho au niveau national et international et reprises par des figures de la chanson moderne», a ajouté Houari Benchenet.
De son côté, Baroudi Benkhedda, un autre nom prometteur de la chanson oranaise, parle du défunt Blaoui El-Houari avec respect et gratitude. «Le parcours de toute une génération de chanteurs reste lié à ce grand nom qui a beaucoup donné à la culture nationale», a-t-il estimé.
«Le défunt Blaoui a toujours servi la chanson algérienne. Il n’a jamais épargné ses efforts pour la promotion de la culture nationale. Même alité, et en dépit du poids de la maladie, il n’a jamais cessé d’encourager et de prodiguer des conseils aux artistes», a soutenu Baroudi Benkhedda.
Nombre d’artistes qui se sont exprimés après l’annonce de cette triste nouvelle ont apporté leur témoignage pour ce grand artiste qui a contribué au raffermissement de leurs talents et à la réussite de leur carrière, à l’instar de Samia Bennani, Houari Saber, Maati El-Hadj, touchés profondément par la disparition du doyen de la chanson oranaise.
Né le 23 janvier 1926 à Haï Médina J’dida, à Oran, Blaoui El-Houari a contribué à la promotion de la chanson patriotique pour avoir composé une épopée retraçant l’histoire de l’Algérie. Il est également l’auteur et compositeur d’autres œuvres artistiques majeures et considérées comme faisant partie du patrimoine musical national comme Rani m’hayer, Yafares, Zabana, un poignant hommage au premier martyr guillotiné par la France coloniale.
Hommage de Bouteflika
Son parcours artistique est riche de plus de 500 chansons. Il a contribué à l’émergence de nombreuses stars de la chanson oranaise et du raï durant les années 1980, tels que Khaled qui a repris nombre de titres de son répertoire. En avril dernier, Blaoui El-Houari avait reçu la médaille de l’Ordre du mérite national au rang de Achir, décernée par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
A l’annonce du décès de Blaoui El-Houari, le président de la République a adressé un message de condoléances à la famille du défunt dans lequel il a mis en exergue la place de cet artiste dans le paysage culturel national et sa contribution dans l’émergence d’une génération entière de chanteurs. De son côté, le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a rendu hommage au défunt, «l’un des fondateurs de la musique âasri (moderne), connu pour sa simplicité, sa modestie et la qualité de ses créations musicales et artistiques».
Il est à rappeler que le défunt Blaoui El-Houari est décédé mercredi aux environs de 3 h du matin, dans son domicile familial à Oran. Son inhumation est prévue au cimetière d’Aïn El-Beïda, dans l’après-midi, après la prière d’El-Asr.
R. C.