Trump lâche définitivement l’opposition «démocratique» armée syrienne

Trump
Donald Trump. D. R.

La nouvelle Administration américaine a décidé d’arrêter la fourniture d’armes à l’Armée syrienne libre (ASL) à travers laquelle les armes transitaient vers les terroristes d’Al-Nosra. Mercredi, deux responsables américains ont, en effet, fait savoir que le président Donald Trump a ordonné de mettre fin à un programme secret de la CIA qui servait à entraîner et à armer certains groupes rebelles syriens contre le gouvernement en place de Bachar al-Assad. Une suspension du programme qui était désirée par la Russie.

Le programme de la CIA, lancé en 2013, relevait d’une stratégie qui visait à renverser le régime de Bachar al-Assad, piste que privilégiait le président Barack Obama avant que Donald Trump n’arrive au pouvoir. Cependant, selon les deux responsables américains proches du dossier, le programme secret de l’agence gouvernementale n’a eu que très peu de succès. Assurément puisqu’après 6 ans de déstabilisation, Bachar al-Assad est toujours en place. Mieux, après sa victoire sur Daech et la libération de territoires entiers, l’Etat syrien n’a jamais été aussi proche de la fin de la guerre civile qui a fait plus de 300 000 morts et détruit le pays depuis 2011.

En 2015, le Congrès américain avait débloqué 500 millions de dollars pour former des Syriens. Il s’agissait de former et d’équiper près de 5 000 rebelles par an, pendant trois ans. Ils étaient censés à la fois se battre contre les forces de Bachar al-Assad et contre le groupe Daech. Or, après avoir formé deux groupes de 54 et 70 combattants, ces derniers avaient rejoint avec armes et bagages le front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

Selon certains observateurs, la décision américaine, révélée par le Washington Post, intervient également dans le cadre d’une politique de réchauffement des relations avec Moscou. Elle a été prise après un entretien de Trump au Bureau ovale avec le patron de la CIA, Mike Pompeo, et le conseiller à la Sécurité nationale, le général H. R. McMaster, juste avant la toute première rencontre officielle entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sommet du G20, le 7 juillet. Le même jour, un cessez-le-feu dans le sud-ouest de la Syrie, couvrant une partie de la zone où les rebelles opèrent, a été négocié par les Etats-Unis, la Russie et la Jordanie, à l’insu des parties syriennes.

Les Etats-Unis changent-ils de stratégie en Syrie ? Oui, croit savoir le Washington Post. Le journal estime que l’élimination de ce programme de soutien aux rebelles syriens reflète l’intérêt du président américain «pour trouver des moyens de travailler avec la Russie», ainsi qu’une «reconnaissance des limites de l’influence de Washington et de la volonté de chasser Assad du pouvoir».

Sadek Sahraoui

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.