Le RPK appelle l’Etat à institutionnaliser les autonomies régionales
Le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) a appelé à institutionnaliser les autonomies régionales lors de son premier séminaire tenu à Arous les 21 et 22 juillet 2017.
Dans son discours inaugural, le coordinateur du RPK, Hammou Boumedine, a rappelé les précédents séminaires organisés à Paris en 2002 et à Taqarboust, à Bouira, en 2011, afin de dire que ce chemin fait était nécessaire pour «nous interroger sur la meilleure forme organisationnelle du cadre politique qui portera le projet d’autonomie de la Kabylie en direction de la société».
L’orateur a prévenu que «la crise économique et sociale qui s’installe en s’aggravant peut nous mener vers des situations irréparables s’il n’y a pas assez de forces organisées pour parer à cette éventualité» et que les «velléités de normalisation de la Kabylie participent à la fois d’une entreprise d’effacement identitaire». Les récurrentes interdictions des manifestations publiques à caractère culturel et politique en Kabylie sont pour Hammou Boumedine la preuve d’une «politique d’usure pour mettre à bout le potentiel démocratique qui existe dans notre région».
«Construire l’Algérie, à travers ses régions, c’est prendre le pari de construire l’unité sans détruire la diversité», soutient Hammou Boumedine pour qui «la Kabylie, pour des raisons liées à son histoire politique, réunit les conditions objectives pour amorcer un processus d’autonomisation par rapport à l’Etat central ayant pour but, après négociation d’un transfert de compétences, la reconnaissance d’un parlement et d’un gouvernement régionaux». «Les autonomies régionales, même si certaines seront basées uniquement sur des considérations de décentralisation économique, doivent constituer le nouveau socle de la reconstruction étatique», explique-t-il.
Répondant aux autonomistes, Hamou Boumedine dit que la Kabylie n’a pas vocation à «nationaliser» son projet d’autonomie régionale mais refuse d’inscrire cette revendication dans une démarche globale. «Des partis politiques, pourtant favorables à l’option de la régionalisation, parce que minoritaires sur le plan électoral, ont été amenés à mettre en veilleuse ce projet à chaque crise au sommet pour en faire, en définitive, un simple point de leur programme politique», rappelle-t-il.
Pour l’heure, le coordinateur dit travailler au rassemblement le plus large. «Trop de déchirements inutiles nous ont éloignés de l’essentiel, trop de ressentiments ont neutralisé nos forces pour ne pas imaginer qu’il est possible de faire autrement, qu’il est possible d’ouvrir la voie à un combat porteur d’espoir et d’espérance», et de conclure que «la fatalité n’est pas kabyle».
Ramdane Yacine
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