Trump la dynamite
Par R. Mahmoudi – Après avoir semé la fitna dans la péninsule arabique, en parvenant à pulvériser le Conseil de coopérations des pays du Golfe (CCG) – après son fameux discours à Riyad – et à créer une situation de guerre psychologique qui prendra des années entre le Qatar et ses voisins, le président américain, Donald Trump, veut, cette fois-ci, dynamiter le Liban dont la fragile cohésion interne tient aux clauses d’un accord (l’accord dit de Taëf), parrainé, faut-il le rappeler, par l’Arabie Saoudite.
C’est sans scrupules qu’il a suggéré, en recevant mardi le Premier ministre libanais, Saad Hariri (qui a aussi la nationalité saoudienne), d’isoler le Hezbollah, en le présentant comme une «véritable menace pour l’ensemble du Moyen-Orient», sous prétexte que ce mouvement de résistance est proche de l’Iran. Or, dans les circonstances actuelles, on devine que ce qui est «suggestion» dans la bouche du chef de la Maison-Blanche doit être reçu comme une injonction, un ordre qu’il faut exécuter sans attendre.
Avec les frémissements actuels autour d’El-Qods, la peur d’une nouvelle Intifadha et le branle-bas de combat qui s’annonce d’ores et déjà au Sud Liban, il faut s’attendre très prochainement à une nouvelle agression israélienne qui aura, en plus de l’appui traditionnel de Washington et des autres capitales occidentales, celui de Riyad, de ses alliés et aussi d’une partie de la classe politique libanaise à la solde des Al-Saoud.
Si ce scénario venait à se réaliser, toute la région plongerait, on l’imagine, dans une guerre de Cent ans. Peut-être est-ce le plan des Américains pour accélérer l’avènement du fameux «nouveau Moyen-Orient», ralenti un moment par l’échec des opérations d’invasion lancées contre les pays de cette région.
R. M.
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