Que font les APC ?
Par Kamel Moulfi – Les Algériens ont-ils tendance à trop jouer avec le feu dès qu’ils se trouvent dans une forêt ou à proximité ? C’est ce que suggèrent les enquêtes sur les causes, volontaires ou involontaires, des incendies qui ravagent chaque été une bonne partie de ce patrimoine naturel caractérisé par sa rareté dans notre pays et qui devrait faire l’objet d’une attention toute particulière et d’une protection spéciale.
Il est significatif que les services de la Protection civile, qui supportent, avec les agents de l’administration des forêts, la plus grosse charge, mais aussi la plus lourde responsabilité dans ces sinistres, soient amenés à recommander aux citoyens et précisément aux riverains des massifs forestiers et des champs d’oliviers d’«éviter toute forme d’incinération» qui pourrait être le point de départ d’un feu de forêt.
Curieux : nul n’est censé ignorer la loi, mais les citoyens auxquels s’adresse cette institution seraient une exception puisqu’ils ne savent pas que la loi interdit d’allumer un feu dans tout espace public, a fortiori quand il s’agit des lisières de forêts et plus encore à l’intérieur même de celles-ci. Auquel cas, il est urgent de le leur faire savoir.
Sans l’implication des riverains, à condition qu’ils soient animés du civisme requis, les forestiers ne pourront jamais remplir convenablement leur mission. Ont-ils toute la liberté d’agir pour faire respecter la loi avec la plus grande rigueur face aux imprudents, mais aussi et surtout face aux prédateurs que sont les prétendus promoteurs ou les auto-constructeurs ?
Les incendies de forêts ont nécessité un conseil interministériel présidé mardi par Abdelmadjid Tebboune. Selon le communiqué des services du Premier ministre, la réunion a été dominée par la question des opérations d’indemnisation des victimes des sinistres. N’était-il pas plus judicieux de faire participer à cette réunion, en plus des walis concernés, les autorités locales «territorialement compétentes», à savoir les APC, dont la vocation première est la gestion de proximité ? Doit-on comprendre, par leur absence, qu’elles sont quelque part défaillantes, pour diverses raisons, dont la plus évidente est dans leur indigence en ressources humaines, aggravée par une forte vulnérabilité aux pressions politiques externes ?
K. M.
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