Ces sociétés françaises qui financent la répression en Palestine et le terrorisme
Des sociétés françaises financent le terrorisme et l’apartheid en Palestine. C’est le coup de gueule de quelques 70 organisations, associations, partis et syndicats français qui ont publié un appel le 28 juillet dernier pour demander à la société AXA de se conformer au droit international et de rompre avec la politique coloniale et d’apartheid israélienne.
Un rapport du centre de recherche israélien Who Profits (Qui profite) a montré que l’ensemble des banques israéliennes sont impliquées dans l’infrastructure financière de toutes les activités des compagnies, des agences gouvernementales israéliennes et des personnes, parties prenantes de la colonisation et du maintien de l’occupation. On apprend également que la compagnie AXA est actionnaire de trois de ces banques israéliennes, à savoir Hapoalim, Leumi et Mizrahi Tefahot.
Par ailleurs, la filiale AB d’AXA est partenaire de Elbit Systems, l’une des principales sociétés d’armement israéliennes, accusée entre autres d’avoir fourni à l’armée israélienne des obus à base de phosphore blanc (arme interdite) utilisés contre la population civile de Gaza.
Les signataires du communiqué rappellent à ce propos que des sociétés telles que Veolia et Orange ont dû, suite aux mobilisations citoyennes internationales, cesser leur implication dans la colonisation israélienne et que des fonds de pension tels que PGGM aux Pays-Bas, FDC au Luxembourg ou Danske Bank au Danemark se sont désinvestis, eux aussi, des banques israéliennes en raison de leur soutien aux colonies israéliennes. Les organisations dénonciatrices soulignent que l’engagement d’AXA à respecter les dix principes du Pacte mondial des Nations unies est resté lettre morte et qu’AXA continue à tirer profit de l’oppression du peuple palestinien et de l’occupation persistante des terres palestiniennes.
Pour rappel, le Crédit agricole et sa filiale LCL détenaient aussi des participations financières dans neuf banques et entreprises israéliennes directement impliquées dans l’expansion coloniale. Le groupe BCE et sa filiale Natixis en détenaient six. Aussi, un prêt de 288 millions d’euros a été accordé par un consortium de banques – dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais et Natixis – à la société Israël Electric Corporation qui pourvoit en électricité les colonies. Et les travaux sont réalisés par… Alstom, dans laquelle l’Etat français – qui dénonce par ailleurs la colonisation – est actionnaire à hauteur de 20%.
Les groupes français impliqués violent les lois et résolutions françaises et internationales, tout comme leurs engagements et directives en matière de droits humains, le Pacte mondial des Nations unies, les lignes directrices de l’OCDE et les principes directeurs des Nations unies.
Par ailleurs, des sociétés françaises sont aussi impliquées dans le financement du terrorisme. En effet, le groupe Lafarge s’est retrouvé impliqué dans le financement de Daech en Syrie pour continuer à exploiter son usine sur place. Lafarge a conclu des accords avec des «groupes armés» syriens pour assurer la sécurité du personnel de la cimenterie de Jalabiya, mais surtout pour faire du business, d’après un ancien employé de l’usine. Les soupçons qui pèsent sur les activités d’une ancienne cimenterie de Lafarge installée à Jalabiya, en Syrie, se sont précisé. Le groupe a reconnu qu’il avait «remis des fonds à des tierces parties» dont il n’a pas précisé la nature. Ces révélations ont coûté sa place au P-DG de Lafarge, mais on ne peut pas dire que ce genre de pratique ait disparu pour autant des mœurs des compagnies françaises.
Ramdane Yacine
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