L’intriguant traitement médiatique réservé à la visite de Tebboune à Paris
Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a été reçu aujourd’hui par son homologue français, Edouard Philippe, dans une rencontre informelle. L’information diffusée par Ennahar TV, réputée proche des cercles de décision, a été confirmée à travers une dépêche de l’agence officielle APS, reprenant un communiqué des services du Premier ministre.
«Durant son escale à Paris, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a été convié par son homologue français, Edouard Philippe, à une rencontre informelle à l’hôtel Matignon», précisent les services du Premier ministre. La dépêche laconique ne fournit aucun autre détail, ni précision. Elle met en avant le caractère informel de cette rencontre. Il n’est pas dit dans quel cadre Abdelmadjid Tebboune se trouve actuellement à Paris. Mais ses services assurent qu’il n’a fait que répondre à une invitation de son homologue français. Une sorte de démenti aux informations ayant circulé depuis la matinée selon lesquelles Abdelmadjid Tebboune, en vacances au sud de la France, a été reçu par Edouard Philippe à sa demande. Certains se sont même interrogés sur le sens à donner à cette rencontre informelle en mettant en avant le fait qu’elle soit la première du genre pour un haut dirigeant algérien du rang de Premier ministre. Ces commentateurs sont allés jusqu’à se demander ce que fait Tebboune à Paris.
Assiste-t-on à une campagne contre Abdelmadjid Tebboune ? Le Premier ministre bénéficie-t-il toujours de l’entière confiance de celui qui l’a nommé ? Abdelmadjid Tebboune a pris congé après une vive polémique sur le sens de son action gouvernementale qui vise à redresser l’économie et à séparer la politique de l’argent. La rencontre tripartite entre Tebboune, l’UGTA et les organisations patronales a été diversement interprétée. Pour certains, il s’agissait d’un acte d’apaisement du Premier ministre à l’adresse des organisations patronales. Pour d’autres, il s’agissait d’un désaveu pour Tebboune, qui aurait été contraint de recevoir le président du FCE, Ali Haddad, dont il ne voulait pas entendre parler.
Le traitement réservé à sa rencontre informelle avec son homologue français reste intriguant. Il faut souligner que la séparation de l’argent de la politique qui est inscrite dans le programme présidentiel que Tebboune est chargé d’exécuter a étonné plus d’un. Car, par son action, le gouvernement donne l’impression de découvrir seulement aujourd’hui la présence encombrante d’hommes d’affaires dans les cercles de décision politique. Cela alors que tout le monde sait aujourd’hui que ce sont les autorités politiques qui bloquent l’investissement et qui aident certains opérateurs à s’imposer dans la sphère très fermée des intermédiaires du pouvoir politique.
Hani Abdi
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