Une éclaircie
Par Kamel Moulfi – Une éclaircie a surgi dans le ciel chargé de gros nuages qui menace toujours de tomber sur la tête du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Elle est créée par l’appui que lui apporte le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) dans sa démarche de dialogue (voir art AP). L’annonce de l’ouverture d’un dialogue «avec toutes les composantes du tissu national, qu’elles soient politiques, syndicales, académiques ou associatives», a failli être oubliée, emportée par les péripéties médiatiques qui ont entouré les faits et gestes de Tebboune.
Cela fait autour de 45 jours que le Premier ministre a lancé son appel au dialogue et à la concertation, et l’impression qui domine est que les «partenaires» du gouvernement ne semblent pas pressés de se prononcer sur cette initiative.
La prise de position du Snapap dans le contexte précis d’une «campagne» médiatique visant à isoler Tebboune prend une signification nettement politique, alors que les dossiers, objet du dialogue envisagé, ont un contenu plutôt socioéconomique. Le Snapap a cité les trois lois – code du travail, loi sur la retraite et loi sur la santé – par lesquelles le gouvernement précédent s’était aliéné le soutien des travailleurs et de leurs syndicats autonomes. Tout indique que la volonté de «remise en ordre» concernant le monde des affaires pourrait se traduire dans une nouvelle approche de la révision des législations sociales, évidemment différente de celle commencée sous Sellal.
Il est clair que l’enjeu aujourd’hui est la stabilité du pays et la cohésion sociale. Comme s’il avait deviné les tentatives de diversion qui viendraient de ses adversaires, maintenant déclarés et dévoilés, Tebboune avait prévenu qu’il se focaliserait sur cet enjeu et qu’il ne verserait pas dans les «polémiques stériles». Le dialogue qu’il compte ouvrir, incluant les syndicats hors-Ugta, sera-t-il l’alternative à la tripartite où le rapport de forces, a priori, ne lui est pas favorable ? Ce dialogue lui-même prend les allures d’un enjeu inscrit dans la démarche de changement engagée par le Premier ministre.
K. M.
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