Match sans arbitre !

UGTA Match Algérie
La centrale syndicale, à travers Sidi Saïd, un joué un rôle pour dénouer la crise. New Press

Par R. Mahmoudi – L’Algérie a toujours traversé des moments de flottement et de tiraillement, où l’on a vu, au cours de ces deux dernières décennies notamment, de hauts responsables s’écharper ou même s’entre-déchirer en public mais sans jamais parvenir à menacer l’équilibre général, parce qu’il y a toujours in fine une force de médiation, d’arbitrage ou de recours ultime qui tranche et qui remet de l’ordre dans la maison.

L’absence d’arbitrage dans la crise actuelle est d’autant plus flagrante qu’elle ouvre la voie à tous les abus possibles et imaginables. On a vu comment l’intercession, au déclenchement de la crise, du patron de l’UGTA entre le Premier ministre et le chef du FCE a très rapidement porté ses fruits et réussi à imposer la paix entre les deux parties, à un moment où d’aucuns s’attendaient à un bras de fer fatal qui devait sacrifier l’un ou l’autre. On peut conjecturer que la centrale syndicale et son secrétaire général ne sont pas tout à fait neutres dans cette discorde mais, dès qu’il s’agit de défendre un intérêt commun, le pacte social et économique en l’occurrence, tous les partenaires y adhèrent. La fitna, qui pointait même à l’intérieur de l’UGTA s’était arrêtée là.

Maintenant que le conflit a pris une autre tournure, et engage sérieusement les plus hautes institutions politiques du pays, il faudrait, à défaut du chef de l’Etat, d’autres forces d’arbitrage ou d’autres voix pour rappeler tout le monde à l’ordre et rétablir la confiance chez les citoyens qui s’inquiètent de la situation et se sentent égarés devant les commentaires alarmistes que véhiculent les réseaux sociaux et une partie de la presse, relayés par des hommes politiques qui, eux-mêmes, sont incapables de prendre des initiatives, encore moins de proposer leurs bons offices.

R. M. 

Comment (20)

    Anonyme
    14 août 2017 - 7 h 40 min

    dans un pays qui se respecte l arbitre c est le peuple ; les dirigeants doivent respecter la volonté populaire! Les 90% d’abstentionnistes sont là, debout devant vous, et ils vous attendent au tournant! la population est blasée par vos entourloupettes; et elle veut donner un coups de balai au pouvoir et aux partis khobzistes sans exception!
    un candidat de consensus est impossible a admettre aujourd’hui en algerie, sinon c’est la catastrophe pour le pays! ils ont ont assez siphonné le Tresor du peuple employant la peur, le terrorisme… ECHAAB FAK, RIEN NE SERA COMME AVANT!

    Felfel Har
    11 août 2017 - 19 h 39 min

    Ce qui me surprend le plus, ce n’est pas tellement que le match se déroule sans arbitre ou sans ballon, c’est qu’il n’y ait personne dans les tribunes. Allons-nous assister, passifs et silencieux, à cette passe d’armes qui révèle une déclaration de guerre larvée et sans pitié pour la prise du pouvoir par un clan de mafieux véreux, cupides, anti-nationaux et incompétents? N’avons-nous pas un message à faire passer, des intérêts à défendre, une voix à faire entendre? Cessons d’être passifs devant ces coups de boutoirs venant de ceux qui veulent confisquer notre pays, étouffer nos voix et s’approprier nos richesses! Nous ne devrions pas permettre que le match se solde par un nul; il doit y avoir un vainqueur et ce sera le peuple, gardien et jaloux de sa souveraineté. Notre victoire ne souffrira d’aucune contestation car,comme nous l’a enseigné le Che, « el pueblo unido jamas sera vencido! » Faisons entendre nos cris de guerre et rugissons pour effrayer l’ennemi!

      Le Patriote
      11 août 2017 - 20 h 40 min

      Bonsoir @Felfel Har.
      Est-ce à cause du weekend ou de l’heure crépusculaire que ta « Haritude » semble s’émousser voire s’adoucir? A la 2ème ligne et à la fin de la première phrase de ton texte tu constates « qu’il n’y ait personne dans les tribunes. » Tu poursuis juste après:  » Allons-nous assister, passifs et silencieux… » Si tu fais partie de ce « nous », alors à quel titre assistes-tu -même passivement, à cette « passe d’armes »? Mais rassures-toi, les armes que tu décris sont factices et sont chargées à blanc, comme sur le plateau de tournage d’un western-couscous où les acteurs changent de rôles :tantôt bons tantôt méchants et la plupart du temps « truands ».

        prédator.dz
        12 août 2017 - 10 h 28 min

        Un peu de respect pour le Couscous svp, c’est tout ce qui nous restera bientôt dans nos assiettes!

          Le Patriote
          12 août 2017 - 10 h 44 min

          et il reste toi pour taper à côté de la plaque. Tu es comme cet idiot qui regarde le doigt du sage quand il lui montre la lune. (…)

        Felfel Har
        12 août 2017 - 11 h 39 min

        Merci pour ce commentaire qui me donne l’occasion de revenir sur mes propos. Je m’interrogeais sur l’absence de réactions de mes compatriotes devant cette attaque frontale contre le PM et surtout leur manque de soutien, ce que j’ai décrit comme une « tribune vide ». Pour moi, le fait de m’exprimer, de donner mon avis et d’inciter mes compatriotes à s’exprimer, m’éloigne de la passivité que je dénonce. J’ai lancé un appel pour amplifier notre voix car notre silence signifiera, à terme, notre soumission à un clan, ce que je refuse d’admettre. Quant à l’efficacité de nos actions, elle dépendra de notre engagement et de notre détermination. Ne rien faire n’est plus une option. Salutations!

        Predator.DZ
        14 août 2017 - 20 h 35 min

        La lune je te la laisse pour toi, le sage, pour la décrocher, peut être mon idiotie me preservera des Ulemas mal Faisants. Cecil dit, mon proposetait de prévenir sur ce qui nous attend à ce train, mais tu es trop sage pour le comprendre!

    MELLO
    11 août 2017 - 18 h 20 min

    Lorsqu’ on joue un match, lorsqu’on fait un combat, n’y a t-il pas d’arbitres ?. Lisons bien ce qui suit:
    Lors de sa tournée en Algérie, Simon Sutour a fait remarquer qu’il a “rencontré, sur place, des cadres de grande qualité”. “La génération qui est au pouvoir est, il est vrai, encore issue de l’indépendance. C’est le cas du président du Conseil de la nation – l’équivalent de notre Sénat – et de celui de l’Assemblée nationale populaire, que j’ai rencontrés, et qui m’ont surpris par leur solidité, leur compétence. Le système est plus solide qu’il n’y paraît. Le président n’est pas seul. Il est à la tête d’une structure institutionnelle qui fonctionne”, analyse encore ce haut responsable européen qui invitent ses collèges à “sortir de la caricature” car “tout n’est pas figé” en Algérie. Tant que ces Français sont du coté de ce pouvoir, pas du coté du peuple parqué dans les tribunes , le match peut se jouer sans arbitre, car la galerie est inerte, amorphe. Mieux encore, selon toujours ce même personnage, Simon Sutour,  » Abdelaziz Bouteflika, âgé de 80 ans, dispose d’une réelle légitimité, acquise notamment à l’issue de la décennie noire. L’hypothèse d’une candidature à un cinquième mandat en 2019 n’apparaît, d’ailleurs, pas exclue”, a souligné ce rapport dirigé par ce sénateur français au nom de la commission des affaires européennes. Alors Mr Mahmoudi , les arbitres ne sont ils pas là ?

    malik
    11 août 2017 - 15 h 16 min

    Un match sans arbitre entre qui et qui?
    C’est comme si le président et le premier qu’il a nommé sont au meme niveau constitutionnellement parlant. L’arbitrage est fait par la seule institution habilitée : la présidence de la République qui vient de recadrer le premier ministre sur certains dérapages constatés dans sa démarche pouvant être préjudiciables pour le pays

      Aidouni
      11 août 2017 - 21 h 20 min

      Cher Baltagui !

      Croyez-vous réellement que les Algériens sont si stupides ou hyper-crédules pour ne pas saisir l’objectif de votre raisonnement satanique avec lequel vous essayez d’innocenter le cercle des prédateurs qui siphonnent l’argent des Algériens pour s’acheter des hôtels de luxe, des villas et des yachts en Europe, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique ( minimum 100 milliards de dollars à travers pot-de-vins, crédits non-remboursés, surfacturation, avances, etc…).

      1. Vous êtes le seul qui prétend que le conflit (le match) est entre TEBBOUNE et le président.

      2. Vous êtes le seul qui ignore (ou qui fait semblant d’ignorer), que le président est tellement malade, qu’il ne peut plus assurer son devoir constitutionnel (entre autres l’arbitrage en cas de besoin).

        malikboubakir
        12 août 2017 - 8 h 27 min

        l’insulte c’est le propre des sans arguments
        pour le reste, ce que ce vous avancez cher Aidouni n’est que du congelé réchauffé, tellement resservi que non seulement on n’a plus d’en prendre, mais plus envie de voir le plat.
        Pour ce qui du sujet de la chronique, si vous pensez que l’arbitrage ne relève pas de la présidence, c’est que vous êtes pour un arbitrage extra constitutionnel (armée) ou pire intervention d’une puissance étrangère et ne peut être la France.

    Anonyme
    11 août 2017 - 12 h 20 min

    VOUS VOULEZ DIRE FAIRE INTERVENIR LES MILITAIRES ? OU LE POUVOIR REEL? CA SERAIT MOUSSA MOUSSA EL HADJ ! ils sont deja occuper a securiser nos frontiere et c est deja tres important ! s il ya actuellement une poignee de khobsistes qui veut garder le pouvoir avec le soutient des militaires ;ils se trompent ! le monde a changer et il n y a plus de frontières ; votre départ est imminent c est le peuple qui l exigent !

    Aidouni
    11 août 2017 - 12 h 02 min

    @Mahmoudi.

    1. Les Algériens connaissent généralement bien l’architecture du pouvoir de leur pays, dont le socle est l’ANP. Cette solide institution républicaine a toujours été au rendez-vous pour protéger la nation. Rassurez-vous qu’elle arbitrera (s’il elle ne l’a pas déjà fait) le moment venu. Ces chefs ont toujours été loyaux envers la direction politique. C’est aussi le cas de Gaid Salah, qui avoue une loyauté profonde et un respect religieux envers Abdelaziz Bouteflika, même lorsque ce dernier est diminué. Sachant que le commandant en chef (le président) est très affecté, l’ANP en tant que corps soudé et discipliné, connait et à obéit sans réserves à son l’adjoint-en-chef, qui est aussi vice-ministre de la défense nationale, en l’occurrence le général de corps Ahmed Gaid Salah.

    2. Pourquoi voulez-vous travestir les normes. Il n’y a rien à arbitrer entre un Premier Ministre – détendeur de l’autorité de l’état qui veut appliquer un programme décidé en Conseil des Ministres en présence du président, voté à l’APN et au Sénat – et un oligarque prédateur, dont le seul souci est le siphonage des budgets et deniers publics pour ensuite acheter des hôtes de luxe en Espagne.

    3. Le patron de l’UGTA n’a ni la stature, ni le statu moral pour arbitrer, comme vous l‘avez écrit, entre un TEBBOUNE et HADDAD. Lorsqu’e S.SAID a quitté la salle où HADDAD fut déclaré « persona non grata », il l’a fait par réflexe animal (d’une part en tant que membre du cercle des prédateurs et d’autre part par solidarité régionaliste bête). Le Pacte Social est le dernier souci des patrons de l’UGTA et du FCE.

    Le Patriote
    11 août 2017 - 11 h 37 min

    Un « match sans arbitre » n’a jamais été ni délit ni un crime. On peut toujours, pour que le match se déroule dans de bonnes conditions de fair play, de respect envers ses coéquipiers et surtout ses adversaires. Cela s’appelle L’AUTODISCIPLINE. « La liberté de l’un commence là où commence celle d’autrui ». Ainsi et si ce proverbe était appliqué par tout le monde, le monde n’aurait besoin ni de juges ni d’avocats et encore moins d’arbitres. Les policiers seraient réduits à faire traverser les personnes âgées…
    Le problème donc à mon avis n’est pas tant l’arbitre pour ce match mais vient du fait que tout les Algériens souffrent, assistent et participent à UN MATCH SANS BALLON.Alors chacun y va de son interprétation du réglement, distribuant des cartons à tort et à travers pour des fautes la plupart du temps inexistantes et toujours des pour des futilités, occultant les vrais dépassements allant jusqu’à en féliciter les auteurs. Si par extraordinaire le public, médusé par tant de parti pris, montre des velleités de protestation, on lui répond: « J’ASSUME ».

    elhadj
    11 août 2017 - 10 h 50 min

    Une analyse objective qui reflète les sentiments des citoyens excédés par cette situation alarmante que vit dans l angoisse et l incertitude le pays

    elhadj
    11 août 2017 - 10 h 42 min

    LIRE PREROGATIVES

    elhadj
    11 août 2017 - 10 h 37 min

    les citoyens ne comprennent plus rien sur ce qui se trame en haut lieu a coup de fleurets fléchés entre les principaux responsables politiques du pays délaissant ainsi la conduite dans l ordre les affaires du pays tout en instituant une atmosphère de peur et d incertitude pour l avenir et la stabilité des institutions .c est une honte d en arriver la après 55 ans d indépendance sans grand renouvellement générationnel majeur qui a entraîne la risée affectant notre dignité et orgueil d algériens. qu on nous laisse tranquilles et qu ils partent pour nous éviter d autres aventures malheureuses .on vivait mieux durant la période avec BOUMEDIENNE et CHADLI .de grâce que ces personnes dépourvues de légitimité populaire;vacataires pour un temps s abstiennent pour le bien du pays de s immiscer dans la gestion confiée au premier ministre et a son staff en qui le peuple place son entière confiance pour assainir le gestion des comptes de l Etat et organiser la prochaine élection présidentielle pour le libre choix d un candidat remplissant toutes les conditions exigées afin d assumer pleinement;physiquement et mentalement ses prorogatives constitutionnelles ;a l executif d assurer sa fonction sans interférence et au parlement de jouer son rôle de contrôle. sommes nous dans une république ou un émirat……………………….

    Abou Stroff
    11 août 2017 - 10 h 31 min

    « Match sans arbitre ! » titre R. M.. étant donné que le « personnel politique » (y compris le président de la république, les partis politiques, les chakhsiates watania, etc.) dans sa globalité est, essentiellement, le produit du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation et que la crise en Algérie est essentiellement la crise du « monde ancien » (qui ne veut pas mourir) que représente le dit système, il n’y a qu’un arbitre potentiel et un seul: l’Armée en tant qu’institution et représentant virtuel d’une république. en effet, il nous faut admettre que les pratiques et structures importées des sociétés capitalistes développées (élections, les chambres haute et basse, les diverses assemblées alibis, entre autres) ne sont que des pratiques stériles et des coquilles vides qui enjolivent la m…. dans laquelle nous pataugeons depuis des décennies. en d’autres termes, en Algérie, la superstructure politico-juridique (les apparences) n’a aucun rapport avec l’infrastructure (l’essence) régie par la distribution de la rente, en tant que rapport social dominant. moralité de l’histoire: la mise à mort du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation et la mise en place des conditions d’émergence d’un système basé sur le travail (c’est à dire un système qui formerait l’ossature d’une formation sociale capitaliste développée) requiert, paradoxalement, l’émergence de l’armée sur la scène politique.
    PS: certains avanceraient l’idée que j’appelle à un coups d’état. si le coups d’état permet à l’algérie et aux algériens de se débarrasser du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui nous avilit et nous réduit à de simples tubes digestifs ambulants et rien d’autres, alors, je pense que le coup d’état serait le bienvenu.

    Karim Zaouche
    11 août 2017 - 10 h 15 min

    R. Mahmoudi , je crois comprendre que votre article veut nous faire comprendre que Sidi Said a fait agir ses leviers parce que « le pacte économique et social » était en danger et qu’il fallait vite faire la paix ! C’est quoi pour vous « la défense des intérêts du pacte économique et social » ???

    Mouloud
    11 août 2017 - 10 h 04 min

    On devrait prendre conscience de la situation dramatique du fait d’avoir un Président absent dont certains parle en son nom sans autorisation préalable. Quand des forces contraires se proclament soutenir le programme du Prédisent et parler en son nom, c’est que le mal est profond. L’Algérie est en danger par le fait que le Président s’accroche à son pouvoir et des parasites qui gravitent autour. Le grand drame est que le peuple paie l’addition et subit cette agression de ces pyromanes. Il est temps de dire STOP, la ligne rouge est dépassée et les limites de notre patiences atteinte.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.