Match sans arbitre !
Par R. Mahmoudi – L’Algérie a toujours traversé des moments de flottement et de tiraillement, où l’on a vu, au cours de ces deux dernières décennies notamment, de hauts responsables s’écharper ou même s’entre-déchirer en public mais sans jamais parvenir à menacer l’équilibre général, parce qu’il y a toujours in fine une force de médiation, d’arbitrage ou de recours ultime qui tranche et qui remet de l’ordre dans la maison.
L’absence d’arbitrage dans la crise actuelle est d’autant plus flagrante qu’elle ouvre la voie à tous les abus possibles et imaginables. On a vu comment l’intercession, au déclenchement de la crise, du patron de l’UGTA entre le Premier ministre et le chef du FCE a très rapidement porté ses fruits et réussi à imposer la paix entre les deux parties, à un moment où d’aucuns s’attendaient à un bras de fer fatal qui devait sacrifier l’un ou l’autre. On peut conjecturer que la centrale syndicale et son secrétaire général ne sont pas tout à fait neutres dans cette discorde mais, dès qu’il s’agit de défendre un intérêt commun, le pacte social et économique en l’occurrence, tous les partenaires y adhèrent. La fitna, qui pointait même à l’intérieur de l’UGTA s’était arrêtée là.
Maintenant que le conflit a pris une autre tournure, et engage sérieusement les plus hautes institutions politiques du pays, il faudrait, à défaut du chef de l’Etat, d’autres forces d’arbitrage ou d’autres voix pour rappeler tout le monde à l’ordre et rétablir la confiance chez les citoyens qui s’inquiètent de la situation et se sentent égarés devant les commentaires alarmistes que véhiculent les réseaux sociaux et une partie de la presse, relayés par des hommes politiques qui, eux-mêmes, sont incapables de prendre des initiatives, encore moins de proposer leurs bons offices.
R. M.
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