Crânes de résistants détenus à Paris : les Algériens de France s’impliquent
Devant la passivité du gouvernement algérien au sujet des crânes de trente-six résistants algériens séquestrés à ce jour dans un musée à Paris, le mouvement associatif veut faire bouger les choses. C’est ainsi qu’un groupe de ressortissants algériens ont pris l’initiative de fonder une association ayant pour objectif le rapatriement des ossements de nos valeureux combattants (révolte de Zâatchas, 1849).
Cette association, qui vient d’avoir son agrément officiel qui lui a été délivré par la préfecture de la région des Hauts-de-France (Lille), a pour nom : Anti-crime international. Selon son fondateur, Abderrazak Ghedhab, ladite association a inscrit dans son programme une action devant les juridictions internationales pour réclamer le rapatriement des crânes vers l’Algérie, au motif que leur séquestration dans un établissement français, où ils sont exposés au public, est «un crime de guerre».
D’autres initiatives citoyennes réclamant la restitution de ces crânes avaient été lancées. En mai 2011, l’archéologue et historien Ali Farid Belkadi lançait une pétition pour le rapatriement des restes mortuaires conservés dans les musées français, en particulier les crânes de résistants algériens tués par le corps expéditionnaire français dans les années 1840 et 1850, qu’il venait de retrouver dans les réserves du Musée de l’Homme à Paris.
En 2016, un collectif d’historiens et d’intellectuels français et algériens connus, dont Pascal Blanchard, Christiane Chaulet Achour, Mohammed Harbi, Gilbert Meynier, Benjamin Stora et Aïssa Kadri, reviendront à la charge, en signant une pétition sous le titre : «Les crânes de résistants algériens n’ont rien à faire au Musée de l’Homme».
Après un rappel de l’histoire de la révolte de Zâatchas conduite par Cheikh Bouziane, et de la répression qui s’en est suivie, avec une description détaillée des scènes d’exécution et de décapitation, les signataires cherchent à connaître la vérité sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulé le transfert des crânes des résistants., et soutiennent les appels de citoyens algériens à rapatrier ces dépouilles dans leur pays pour leur donner «une sépulture digne comme cela fut fait pour les rebelles maori ou les résistants kanak Ataï et ses compagnons» en 2014.
R. Mahmoudi
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