Mondiaux d’athlétisme 2017 : une participation en deçà pour l’Algérie
La participation algérienne aux 16es championnats du monde d’athlétisme, qui prendront fin dimanche soir à Londres, a été en deçà des objectifs fixés par la fédération algérienne de la discipline (FAA) avant le début du rendez-vous britannique. Il est vrai que la FAA n’a jamais parlé de médailles en terre britannique, et pour elle, accéder en finale est «déjà énorme pour les athlètes». Son directeur technique national (DTN), Abdelkrim Sadou, avait espéré avant le début de la compétition «de meilleures performances que celles déjà réalisées» par les huit qualifiés à Londres.
Cet objectif, seul Bilal Tabti (3 000 m steeple) l’a réalisé, avant d’être disqualifié en finale. Les autres sont tous sortis par la petite porte : ils ont soit été éliminés aux premiers tours, soit ont abandonné pour «cause de blessure», ce qui pose des questions sur la qualité de la préparation des concernés.
Ainsi, Abderrahmane Anou (1 500 m), Hichem Bouchicha et Amina Bettiche (3 000 m steeple) ont échoué aux séries et Abdelmalik Lahoulou (400 m haies) en demi-finale, tandis que Mohamed Amine Belferar (800 m), Kenza Dahmani (marathon) et Larbi Bouraada (décathlon) ont tous les trois abandonné.
En l’absence du triple médaillé olympique et 4e aux Mondiaux de Pékin-2015, Taoufik Makhloufi, également blessé, plusieurs redoutaient que l’Algérie sorte encore bredouille des championnats du monde (la dernière médaille remonte à 2003 et l’or de Saïd-Djabir Guerni en France sur 800 m, soit 7 éditions de disette), d’autres espéraient que Bouraada, 5e en Chine et aux JO-2016 à Rio, réussisse enfin à franchir cette barrière le séparant du podium, notamment en l’absence du recordman du décathlon et double champion olympique et du monde, l’Américain Ashton Eaton, fraîchement retraité, à leur tête Sadou qui s’attendait à «quelque chose» du champion d’Afrique. Mais ils ont vite déchanté quand Bouraada, «blessé au niveau des ischio-jambiers», a abandonné vendredi le concours de décathlon, après quatre épreuves seulement.
«Bouraada a préféré se retirer pour ne pas aggraver son cas, car il souffrait dès la première épreuve du décathlon (100 m) d’une ancienne blessure qui s’est brusquement réveillée», a tenté d’expliquer samedi le DTN sur le site internet de la FAA. Pour les autres, comme Bettiche, Bouchicha et Anou, qui n’a même pas réalisé les minima de participation à Londres-2017 et a été repêché par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), leur prestation «n’a pas été digne et à la hauteur» d’un rendez-vous aussi important que les championnats du monde, estiment les observateurs.
A Londres, l’athlétisme algérien a prouvé pour la énième fois qu’il avait un «problème avec le haut niveau», ajoutent-ils, regrettant l’absence de l’arbre (Makhloufi) qui avait l’habitude de cacher la forêt.
R. S.
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