Que fera Tebboune ?
Par Kamel Moulfi – En vacances sur des plages d’«accès libre et gratuit» évidemment bondées, beaucoup ont raté le feuilleton de l’été sur la cacophonie qui règne au sommet de l’Etat et dont les épisodes sont racontés par certains médias avec une imagination à couper le souffle. Les Algériens qui ont terminé leur congé et quitté les sites balnéaires pour rejoindre leurs pénates apprennent que le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, est rentré de son supposé «long» voyage. Après avoir pris connaissance des épisodes précédents, ils n’ont certainement qu’une question en tête : que va-t-il se passer maintenant ?
La question concerne évidemment Tebboune puisque la balle est dans son camp. Les «autres», ses adversaires déclarés qui, visiblement, n’ont pas encore pris leur congé, ont parlé à travers leurs médias. La parole est maintenant au Premier ministre, qui n’a pas dit un seul mot pour riposter. Que signifie son silence ? Qu’il est prêt à y aller «mollo» comme le lui dicte une instruction informelle ? Ou, au contraire, qu’il va foncer sans en tenir compte, convaincu qu’il agit sur une vraie instruction du Président ? Est-il en mesure de résister à ses détracteurs jusqu’à la prochaine tripartite fixée d’un commun accord avec les «partenaires sociaux» au 23 septembre ? Ou fera-t-il les frais d’un conflit de sérail qui ne dit pas son nom ?
La rue se pose-t-elle ces questions ? Pour le moment, elle est «en vacances» et si septembre approche, la première préoccupation concerne les préparatifs de l’Aïd et de la rentrée scolaire, avec les dépenses que cela induit. La coïncidence entre les deux faits sociaux – l’Aïd et la rentrée scolaire – est une chance : elle permet des économies sur les achats vestimentaires. Ce sera aussi le premier Aïd dans un logement décent pour les milliers de familles qui ont bénéficié des déménagements offerts par l’Etat. Pour elles et les nombreuses autres qui espèrent être prochainement du lot, le seul souhait, unique sans aucun doute, est dans une phrase déjà entendue : «Pourvu que ça dure !» Les protagonistes de la lutte au sommet n’ignorent pas cette donnée qui gêne.
K. M.
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